L’hépatite est une inflammation du foie causée par des substances toxiques, ou par des virus (majorité des cas). Ces virus, désignés par les lettres A, B, C, D, et E, se diffèrent par leur mode de transmission et leur agressivité. En prélude de la journée mondiale contre l’hépatite qui a lieu chaque 28 juillet, l’ONG ”SOS hépatites Guinée », a fait l’état des lieux de la maladie tout en relevant les difficultés liées à la prise en charge des personnes atteintes.
Cette année, la journée est célébrée sous le thème » hépatite virale ne peut plus attendre’’. Ce message est une grave alerte pour les spécialistes. C’est pourquoi l’ONG ”SOS hépatites Guinée » a donc animé une conférence de presse ce mardi 27 juillet 2021, pour mettre en exergue la situation effrayante de la République de Guinée.
«L‘hépatite de façon générale est une maladie infectieuse, d’origine virale, qui se traduit par une inflammation plus ou moins détectable au niveau du foie. C’est un virus qui est 100 fois plus contagieux que le VIH/Sida». « La Guinée est une zone hyper endémique, toutes les régions du pays sont touchées par ce fléau. En Afrique Sub-saharien il n’y que 8% de fréquence mais en Guinée, nous avons 19%, et c’est l’un des taux plus élevé au monde», affirment Dr Boubacar Bobo Diallo et Pr. Abdourhamane Diouria Diallo, tous spécialistes hépato-gastro-entérologue et membres”SOS hépatites Guinée.
D’après les spécialistes de santé, les virus des hépatites se transmettent par diverses manières. La particularité de ces différents virus fait progresser le risque de contraction de la maladie. C’est le cas des virus A et E qui viennent par voie orale ou fécale (de l’anus à la bouche, par exemple, si on ne se lave pas les mains après la selle), par contact humain, par des aliments crus ou insuffisamment cuits (crustacés, fruits et légumes), et par de l’eau contaminée.
Les virus des hépatites B et D se transmettent principalement par les relations sexuelles non protégées (sexe oral et pénétration vaginale ou anale), le partage de seringues souillées, le sang ou les liquides biologiques. C’est le virus B qui est plus répandu en Guinée. Les personnes atteintes ne peuvent pas se sentir malades et savoir tout de même qu’elles ont contracté le virus.
«L’hépatite B se transmet par sécrétion biologique, par voie sanguine et par le sang. Les modes de transmissions le plus fréquents, sont le rapport sexuel, la transmission de la mère à l’enfant au moment de l’accouchement… » , détaille Dr Boubacar Bobo Diallo, membre ”SOS hépatites Guinée ».
Les difficultés liées à la prise en charge des personnes porteuses de ladite maladie en Guinée sont dues à « l’analphabétisme, la pauvreté extrême, indifférence générale à tous les niveaux de tout le monde, absence ou faible formation du personnel de santé, le prix du matériel de diagnostic et médicaments hors de portée des Guinéens», révèlent.
Pour réduire le taux de risque d’infection des hépatites, l’ONG « SOS hépatites Guinée », recommande « une prise de conscience générale à tous les niveaux, la formation du personnel de santé à la prise en charge de l’hépatite, la vaccination de tous les nouveaux-nés et entourage des porteurs d’AgHBs, l’arrêt d’évacuation des cas de cancer du foie avancé, une assurance et une prise en charge de A à Z pour le diagnostic, traitement précoce », chez les citoyens guinéens.
Mariam KANTE