Le ministère de la Pêche et de l’Aquaculture a reporté le repos biologique initialement prévu du 1er juillet au 31 août. La décision rentre désormais en vigueur à partir du mois prochain. Malgré ce report, un manque de poissons et d’autres produits halieutiques est déjà constaté dans quelques marchés de la capitale.
Dans les marchés : Matoto, Entag et Gbessia, c’est la rareté et la cherté des produits halieutiques. D’après les personnes concernées, cette rupture est due à l’annonce du repos biologique par les autorités.
« Depuis qu’on a fait la première annonce du repos biologique, les poissons sont devenus rares. Ça fait trois jours que je n’arrive pas à m’offrir un carton de poissons. Le carton qui était vendu à 300. 000 fg est à 750.000 fg. À prendre ou à laisser. Nous sommes obligées d’acheter et revendre sans gain», se lamente Mamadama Camara, vendeuse de poissons au marché Matoto.
Du côté des ménagères, le coût est exorbitant. Rencontrée au marché de Gbessia, Halimatou Sow dit avoir fait le tour du marché pour s’offrir des poissons frais. Dans l’impasse, la nouvelle mariée changera de menu.
« Je voudrais faire du poisson braisé pour mon chéri, malheureusement ma popote ne pourra pas assurer les coûts. Je vais donc faire de la sauce d’arachide pour lui », se lamente Mme Bah et d’ajouter « Le marché est dur, la viande coûte 80.000 fg, le poulet est cher et si le poisson se fait rare, on ne sait plus que faire ».
Contrairement à Mamadama, Fatoumata Camara est se trouve dans situation critique. D’habitude, la quarantaine vend des poissons fumés. À cause du manque de poissons frais, elle se retrouve dans un congé obligatoire.
« Je paye les crabes et les poissons Bonga frais, je les sèche et les revends. Mais le panier que je payais à 90. 000 fg est revendu au triple du prix, sans oublier le prix des bois et le transport. Au risque de perdre tous mes revenus, je suis obligée de liquider le reste de ma marchandise et rester à la maison », témoigne la marchande d’Entag.
Au terme de notre tournée, le constat révèle que les jours à venir seront plus pénibles pour les femmes. Car le panier de la ménagère sera sevré de poissons. Quant aux époux, ils devront renouveler leurs protéines et minéraux après le repos biologique maritime.
Mariam KANTE