A l’occasion de la journée internationale des personnes handicapées, célébrée le 3 décembre de chaque année, notre rédaction s’intéressé à un handicapé qui malgré son état d’invalidité fait partir aujourd’hui du personnel enseignant de l’institut supérieur de l’information et de la communication ISIC de Kountia.
Au-delà de son diplôme de BAC+4 en journalisme validé avec mention Remarquable, il vient d’obtenir son Master 1 en Marketing Digital and Brand content au Sénégal, suite au programme de formation des formateurs initié par l’Etat guinéen.
Cet homme qui au-delà de ses deux diplômes cité ci-dessus est gestionnaire de plusieurs sites d’information et maitrise parfaitement des logiciels comme Word, adobe première pro, Photoshop, Indesign etc. Ce qui revient à dire qu’on peut être invalide mais refuser d’admettre que le handicap est une fatalité.
« Je ne partage cet avis et je ne le cautionne pas l’avis de ceux qui prennent le handicap comme une fatalité, parce que une personne qui a perdu un doigt qui se dit handicapé, au lieu de faire travailler la tête et entreprendre quelque chose, il va plutôt se mettre dans la rue, dans les marchés, devant les bâtiments publics ou les lieux de culte pour mendier. Or être handicapé, ça veut dire que vous avez perdu un membre (un pied, ou les deux, un œil ou un bras…) mais cela ne veut pas dire que vous n’êtes pas serviable. Donc vous pouvez rendre service à votre nation, a votre entourage voire à l’humanité », dénonce Aly KOMANA
Aly KOMANO un handicapé modèle de réussite estime que les personnes handicapées ne doivent pas accepter ou croire que, s’ils ne mendient pas, leur vie équivaut à l’échec. D’ailleurs pour lui ces billets de 500 ou 1000fg que des personnes de volonté leurs donnent en guise de charité, ne vont pas servir à grand-chose. « Ceux qui sont dans cet état comme moi, c’est de ne pas être à la merci des gens. Imagine à mon âge-là je me mets dans la rue pour mendier, quelqu’un va sortir un million et tirer 500 dedans pour me donner. Les 500fg vont me servir à quoi ? Je ne pourrai ni construire ma vie, ni me marier, ni préparer mon avenir encore moins celui de mes enfants », dénonce-t-il.
Dans l’administration guinéenne ou dans les entreprises privées, il est très rare pour ne pas dire qu’il n’existe pas de voir une personne handicapée occuper un poste de responsabilité. Face à cette discrimination, Aly Komano interpelle : « L’Etat aussi doit penser aux personnes handicapées. Il y a des beaux discours qui sont en train d’être tenir partout, de beaux textes sont là, mais l’insertion socioprofessionnelle des handicapées n’est pas effective. Il y a encore des problèmes à résoudre d’ordre discriminatoire. Certes les victimes de ces pratiques ne sortent pour dénoncer cela mais le phénomène existe encore dans l’administration et dans les entreprises privées ».
Pour terminer l’enseignant chercheur invite les personnes de son état à ne pas céder devant les intimidations et des comportements discriminatoire dont ils sont victimes. « Mon appel solennel à l’endroit des personnes handicapées comme moi, c’est de ne pas abandonner, parce que lorsque tu n’es pas de la même catégorie qu’une personne, elle va toujours prouver à te discriminer. Mais ils doivent avoir un mental d’acier, résister face aux obstacles comme les injures, des moqueries entre autres », lance-t-il.
Moussa KEITA