Les avocats des membres et responsables de l’UFDG et de l’ANAD sont privés de tout accès et de contact avec leurs clients. Après moult tentatives sans issue, les avocats constatent plusieurs anomalies et violations de textes dans le traitement des dossiers; et craignent aujourd’hui un jugement partial pour leurs clients.
Plusieurs correspondances dont nous avons reçu copie, ont été adressées au doyen des juges d’instruction et au procureur de la République auprès du tribunal de Dixinn. La sollicitation d’intervention et de transfert des dossiers des clients devant les tribunaux compétents, et l’autorisation d’accès et contact dans les juridictions pénitentiaires, étaient les deux réclamations mentionnés dans les demandes. Malheureusement, ces courriers ne connaîtront que des accusés de réception.
Pour Me Thierno Souleymane Balde, cette privation du droit à l’assistance d’un avocat est « une violation des droits fondamentaux de nos clients qui risquent d’être jugés à tort. Puisque ce sont ces PV qu’on envoie dans les tribunaux pour servir de preuves, et s’ils signent sans savoir quel est le contenu. C’est sur la base de ces PV qu’ils sont inculpés».
Ensuite, «On les accuse d’avoir incendié les maisons, détruit les biens privés, on dresse un procès-verbal alors qu’il n’y avait pas un avocat présent pendant les auditions pour veiller, pour que ce qui est dit soit ce qui est écrit. Et si nous ne sommes pas présents à leur audition, ils ne pourront avoir un procès juste et équitable pendant lequel le droit de la défense est garanti et ce droit-là est fondamental», révèle Me Balde
Nonobstant ces faits, Baldé signale l’envoi des accusés devant les tribunaux territorialement incompétents pour la charge des dossiers, à cela s’ajoute la comparution des mineurs devant les magistrats du droit commun.
«Il y a beaucoup d’entre eux qui ont été envoyés à Dixinn alors qu’ils relèvent soit du tribunal de Dubreka, soit de Coyah, de Mafanco ou de Kaloum (…). Au-delà, il y a un tribunal spécial pour les mineurs. Ils ne doivent pas être auditionnés par un juge de droit commun. Lorsqu’il y a un mineur dans un dossier, le juge du droit commun doit se dessaisir au profit du juge d’instruction du tribunal pour enfant. L’article 689 le dit clairement. On a fait une demande jusqu’à présent les dossiers n’ont pas été transférés. Ils ne font pas ce que la loi les autorise, ils font ceux qu’ils veulent et rendent le procès», a déploré Me Thierno Souleymane Balde, un des avocats des cadres et membres de l’ANAD et de l’UFDG.
Mariam KANTÉ