Libertés civiles et politiques. L’Afrique de l’ouest connait un recul en la matière à l’approche des élections présidentielles. C’est ce que révèle le dernier rapport de CIVICUS, une alliance mondiale d’organisations de la société civile, basée en Afrique du Sud. Le document a été publié ce mardi 13 octobre 2020.
CIVICUS est une alliance mondiale d’organisations de la société civile et d’activistes qui s’engagent à renforcer l’action citoyenne et la société civile dans le monde entier. Cette organisation basée à Johannesburg, existe depuis 1993 et compte plus de 9 000 membres dans plus de 175 pays.
Le dernier rapport de cette organisation sur le respect des Les libertés civiles et les normes démocratiques, révèle un net recul dans les pays francophones d’Afrique de l’Ouest. L’organisation cite l’approche de la présidentielle du 18 octobre en Guinée et celle du 31 octobre en Côte d’Ivoire.
En plus de la présidentielle contestée au Togo en février dernier, et celles qui se tiendront dans les jours à venir en Guinée et en Côte d’Ivoire, CIVICUS, indique que plusieurs autres pays francophones d’Afrique de l’Ouest, connaitront une série d’élections dans les six prochains mois. Elle mentionne notamment le Burkina Faso, le Niger et le Bénin.
Selon leur constat, la violence et les tensions politiques au Togo en Guinée et en Côte d’Ivoire, sont alimentées par le refus des présidents de ne pas se retirer à la fin de leur mandat. Qu’au Bénin, les nouvelles conditions d’éligibilité statut que les membres de l’opposition pourraient ne pas être en mesure de se présenter à la prochaine présidentielle.
Par contre, le Niger et le Burkina Faso, sont actuellement confrontés à des conflits armés violents qui sont utilisés pour justifier des lois et politiques répressives, li-t-on dans le même rapport.
Aussi, les restrictions introduites en réponse à la pandémie COVID-19 ainsi que l’avancée de groupes armés du Sahel vers le golfe de Guinée rendent la situation plus instable. Explique l’organisation.
Ce rapport documente les récentes perturbations d’Internet, l’arrestation de centaines de journalistes et d’activistes pro-démocratie ainsi que les homicides de dizaines de manifestants pacifiques lors des manifestations organisées au cours des trois dernières années.
Dans ce climat politique tendu, ce nouveau rapport intitulé : «L’espace civique en recul à l’approche des élections en Afrique de l’Ouest francophone», examine les outils de répression utilisés pour affaiblir les groupes d’opposition, saper le travail des défenseurs des droits humains, des militants et des journalistes, avec un accent sur le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Niger et le Togo.
Avec le recul des libertés civiques dans toute l’Afrique de l’Ouest francophone, les organisations de la société civile ont besoin du soutien des partenaires régionaux et internationaux pour rester en sécurité, pour s’assurer que leur voix est entendue dans les forums internationaux et régionaux et pour augmenter la pression sur les autorités nationales pour un changement positif en matière de droits humains.
Décryptage de Mamoudou Babila KEITA