C’est aux envions de minuit passé que l’attaque s’est produite lundi à la rade au port autonome de Conakry. À la manœuvre, des hommes lourdement armés. Leur cible, KPS ABERK BEY, un tanker libérien qui ravitaille en carburant et en huile le navire électrique Albayrak sous pavillon turc.
Bilan de l’attaque, d’importants matériels et une coquette somme d’argent emportés par les assaillants. Mais bien plus qu’une attaque, la 3ème du genre depuis le début de cette année, c’est la question de la protection du navire ravitailleur libérien qui est relancée.
Situé dans une zone placée sous la responsabilité des autorités guinéennes, ce tanker est en proie à une situation sécuritaire précaire. De quoi hypothéquer le ravitaillement du navire électrique battant pavillon turc, pourtant essentiel à l’alimentation en courant électrique de la presqu’île de Kaloum.
La préfecture Maritime bat de l’aile
»’La Guinée dispose de tous les moyens nécessaires pour assurer la souveraineté de l’Etat en mer ».
Au cours de la cérémonie et avant la signature des actes de cession, des exposés ont permis à l’auditoire de comprendre le fonctionnement de la préfecture maritime qui a pour mission de coordonner tous les moyens des administrations afin de déclencher les secours adaptés aux accidents maritimes, de déclencher les mesures de lutte contre la pêche illicite, le brigandage ou la piraterie.
Les systèmes de détection électromagnétiques et d’observation humaine des sémaphores peuvent être complétés par des missions de surveillance des aéronefs de l’armée de l’air (hélicoptère Puma, ULM Tétras ou bimoteur DA42).
La préfecture maritime peut requérir la Gendarmerie maritime, les Douanes ou le Centre national de surveillance des pêches (CNSP) pour intervenir dans la rade de Conakry avec des vedettes ou dans les ports par voie terrestre.
Surtout, l’Armée de Mer, avec 10 intercepteurs rapides, 5 patrouilleurs côtiers et des équipes de fusiliers est particulièrement adaptée au secours en mer ou à la coercition de navires en situation illégale.
La préfecture maritime, chargée de la sécurisation de l’espace maritime guinéen serait pointée du doigt pour son impuissance à endiguer les attaques à répétition. L’année dernière déjà, l’espace maritime guinéen avait enregistré trois attaques d’envergure. Alors seule une synergie d’action pourrait constituer une planche de salut pour redorer notamment le blason du port de Conakry considéré déjà comme un port à haut risque.
La rédaction