Les fidèles musulmans s’apprêtent à célébrer l’Aid-el Fitr ou la fête du ramadan ce week-end. Mais en Guinée, comme dans plusieurs pays, cette réjouissance intervient en pleine période du coronavirus. Dans la capitale guinéenne, plusieurs commerçants sont confrontés à d’énormes pertes à cause de la fermeture des marchés à 16h. Une des mesures drastiques prise pour éviter la propagation du virus.
La pandémie du coronavirus bouleverse toutes les activités sociales économiques de la République de Guinée. En prélude de la fête du ramadan, les vendeurs des articles de fête sont frappés par la rareté des marchandises et une faible clientèle due à la fermeture des frontières à cause de la pandémie.
Au grand marché de Matoto, ce mercredi 20 mai, peu d’articles sont exposés pour la fête, contrairement à l’année dernière où le marché était bourré de marchandises a constaté une journaliste du site inquisiteur.net.
Interrogés à cet effet, les acteurs (commerçants ou commerçantes) indexent la Covid 19 qui entraîne la conjoncture, la rareté des marchandises, mais aussi la décision des autorités à fermer les marchés de la capitale à 16h.
Tatia Konaté revend des chaussures au marché de Matoto. Son business connaît une baisse actuellement.
«Il n’y a pas assez de clientèle comme l’année dernière. Sinon antérieurement, je pouvais liquider le triple de ma marchandise à pareil moment. Mais actuellement nous ne gagnons que peu de sous. Nos marchandises ont connu une augmentation parce qu’on en trouve peu».
Abdoulaye Sylla et Mabinty Touré sont aussi commerçants. L’un libraire s’est reconverti dans la vente des habits d’enfants. L’autre revend des chaînes et des boucles d’oreilles.
Certes leurs clients sont frappés par la conjoncture de la pandémie, mais la fermeture dudit marché cause une chute drastique de leurs affaires, d’où leur appel à la clémence des autorités.
«Il n’ya pas du tout de clientèle. Nous pouvons passer toute une journée sans avoir un client. Pendant la soirée qu’on espère avoir des clients, c’est à cette heure que les policiers et gendarmes viennent nous jeter du gaz lacrymogène pour la fermeture du marché. Nous prions les autorités de nous laisser vendre nos marchandises jusqu’à 18 h au moins, car nous respectons les mesures sanitaires», plaide Mabinty Touré.
«Sans vous mentir, c’est la fermeture du marché à 16h qui a provoqué notre perte. Sans cela, on pouvait liquider jusqu’à 1 million de la valeur de nos marchandises en une soirée. Rien ne marche actuellement à cause de la pandémie. Les parents traversent une période difficile. Seul l’Etat qui pourra nous aider en nous accordant une grâce pour liquider nos marchandises en cette période de fête», renchérit Abdoulaye Sylla qui indexe le laxisme des autorités pour la fermeture des marchés à 16h. Car dit-il, «seul le marché de Matoto qui se ferme à cette heure. Sinon, les marchés d’Entag, de madina et d’enco 5 ne suivent pas le mot d’ordre».
Mariam KANTE