La Guinée est à la croisée des chemins. Les nouvelles autorités militaires qui ont mis fin à la gouvernance d’Alpha Condé, se penchent désormais sur l’agenda de la transition politique. Plusieurs sujets sont au rang des priorités, notamment le choix du futur Premier ministre pour aider à la constitution de la nouvelle équipe gouvernementale pour permettre la reprise effective des affaires de l’État. Selon plusieurs analystes, la désignation du futur chef du gouvernement doit être imminente et le choix très déterminant dans la gestion du CNRD. Qui faut-il choisir ?
Pour l’heure, selon plusieurs indiscrétions, ce sont deux noms parmi les 12 millions de Guinéens qui sont annoncés dans les oreilles du Colonel Mamady Doumbouya, pour le poste de Premier ministre. Il s’agit de Mohamed Beavogui, ancien Sous-secrétaire Général des Nations Unis et Kemoko Touré, ancien Directeur Général de la CBG.
Pour permettre à nos lecteurs de découvrir le profil des deux hommes, nous vous proposons dans ce présent article, le parcours du premier nom ci-dessus, celui du deuxième suivra dans les jours à venir.
Mohamed Beavogui, est ce cadre guinéen de haut rang qui dispose d’un parcours carrément atypique. Spécialiste en financement du développement avec de solides références en réforme des institutions et politiques publiques et en négociations internationales. Il travaille depuis quelques années dans les assurances et les banques.
Ce brillant intellectuel est l’une des rares personnalités dont le nom continue de faire parler de la guinée à travers le monde, notamment dans les institutions internationales.
Né le 15 août 1953 à Porédaka dans Mamou, Mohamed Beavogui est le fils de feu Koma Beavogui, un ancien diplomate Guinéen et de feue Hadja Laila, sœur cadette du feu Diallo Telly, Premier Secrétaire Général de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). Il a été scolarisé en 1960 et fait ses études primaires et secondaires à l’école primaire et au collège de Coléah aux pieds de la presqu’île de Kaloum à Conakry.
En 1972, il obtient son second baccalauréat au lycée du 02 août, en mécanique. Après cette admission, il a été orienté vers l’Institut Polytechnique Gamal Abdel Nasser de Conakry à la faculté de mécanique.
Jeune étudiant aux grandes destinées, Mohamed Beavogui, a fini par bénéficier d’une bourse pour étudier dans le prestigieux Institut Polytechnique de Saint Petersburg en URSS (la Russie actuelle) et est sorti diplômé en Construction Mécanique et Engins de Mines. Il est aussi titulaire d’un diplôme de la prestigieuse Kennedy School of Government de l’Université Harvard aux États-Unis.
Après ses brillantes études, Bea a été engagé à la Fonction Publique guinéenne, puis affecté au Ministère de l’industrie et plutard en 1980, il est choisi Directeur Technique du Centre Pilote de fabrication industrielle situé près de Conakry. Deux ans après, M. Beavogui remporte un concours des Nations Unies qui le fait nommer au poste d’ingénieur au Centre Africain Régional au Nigéria. Ainsi démarre pour lui la carrière de fonctionnaire international à la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique, avec pour mission de construire un Centre Africain de Conception et de Fabrication Technique qui serait le centre moteur pour le développement de l’industrie lourde sur le continent avec l’appui des Nations Unies.
Pendant 4 ans de service, plusieurs centres ont été mis en place avec toutes les infrastructures et les structures de formation.
Fort de cette expérience, notre compatriote n’a pas attendu longtemps pour voir sa vie remplie de diverses sollicitations. Parmi les multiples opportunités, Mohamed Beavogui, choisit de mettre son expertise et son intelligence au service de l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO), qui l’a recruté pour l’Afrique de l’Est en qualité de Conseiller Technique Principal. Huit (8) ans après, il est affecté à Rome en 1992 comme fonctionnaire principal de la FAO.
Deux ans plutard, il rejoint le Bureau des Services d’Appui aux Projets des Nations Unies (UNOPS) nouvellement créé à New York. Il travaillera dans cette institution jusqu’en 2001 et finira au poste de Directeur régional pour l’Afrique. Dans cette fonction, Bea aura à gérer l’appui de la communauté internationale en Côte d’Ivoire, lors de la crise de 1999-2001 y compris l’organisation de l’élection présidentielle. Cette année là, il est sélectionné parmi d’autres comme directeur Afrique du Fond International de Développement Agricole (FIDA). Il deviendra plutard Directeur du partenariat et mobilisation des ressources de cette institution en même temps Conseiller Senior du président du FIDA.
Pour sa contribution aux efforts de développement rural et agricole en Afrique et dans le monde, il a fait l’objet de décorations par plusieurs gouvernements et institutions.
En 2015, Mohamed Béavogui devient Sous Secrétaire Général des Nations Unies et est choisi pour créer et diriger l’organisme continental dénommé Mutuelle Panafricaine de Gestion des Risques, basé à Johannesburg en Afrique du Sud. Le fruit d’une collaboration Nations Unies – Union Africaine.
Dans cette fonction, il a lancé la première institution Panafricaine de renforcement des capacités dans la gestion des risques ainsi que sa filiale, la première compagnie d’Assurance appartenant aux Etats membres.
Guinéen transversal et citoyen du monde,
Mohamed Béavogui parle couramment le toma, pulaar, maninka, sossokhui, français, russe, italien et anglais.
Bien qu’il ait vécu longtemps à l’étranger, Monsieur Beavogui, garde un amour fou pour sa culture et sa Guinée natale. À la différence de plusieurs cadres de la diaspora, l’homme reste toujours fidèle aux enseignements ancestraux de son pays.
Après sa retraite Onusienne en fin 2020, Monsieur Bea, a aussitôt créé un cabinet de conseil et d’orientation afin de soutenir et accompagner les opérateurs économiques et entrepreneurs africains à accéder à des fonds d’investissement et à des investisseurs étrangers.
Sur sa situation familiale, Mohamed Beavogui et son épouse se sont pleinement investis dans l’éducation de leurs enfants. Père de quatre (4) enfants dont deux filles dont Aïssata Beavogui, l’ex Directrice Générale de Guinea Alumina Corporation (GAC). Mariama Laila, la cadette, est ingénieure en système électriques et MBA diplômée de Boston. Quant à Abdoulaye le premier des garçons, est ingérieur spécialiste en intelligence artificielle et cyber sécurité. Thierno Souleymane le benjamin, est diplômé comme son frère de Binghamton University à New York en finance et système d’information et plutard en Gestion Hôtelière. Ils évoluent tous dans des multinationales.
Malgré les multiples opportunités qui peuvent encore l’éloigner de sa patrie, l’homme a désormais tout abandonné pour faire son ComeBack définitif dans sa patrie pour le reste de sa vie. Ce qui devrait profiter énormément à la Guinée surtout s’il est nommé au poste de Premier ministre.
Mamoudou Babila KEITA
Ils ont intérêt de ne pas nous faire perdre ce monsieur.