PREFACE :
Le monde est confronté́ à la pandémie de l’infection à Coronavirus (COVID-19) apparue en Chine en décembre 2019. Cette maladie émergente peu connue a diffusé à travers le monde avec accélération. En moins de 2 mois, notre pays a enregistré près de 1300 cas positifs, quand bien même les tests sont exécutés de manière parcimonieuse. L’article 27 de la nouvelle constitution stipule que l’état et ses démembrements garantissent le développement du secteur privé national, dans les projets publics ou les projets portés par les investisseurs du secteur privé.
C’est pour cette raison que les cliniques privées, réunies dans une association dénommée « Fédération des Cliniques Privées de Guinée » (FCPG), ont voulu attirer l’attention des pouvoirs publiques, en leur adressant cette proposition de plan de riposte CoVID-19 élargit au secteur privé de la santé. Nous croyons que ce plan est une amélioration du plan national de riposte en cours d’exécution.
II. CONTEXTE :
Le secteur privé de la santé à Conakry comprend environ 100 cabinets médicaux, 40 cliniques petites et moyennes et 10 polycliniques, répartis entre la pointe de la ville et la haute banlieue. Il emploi un très grand nombre de médecins diplômés, des médecins assistants et du personnel paramédical. Ce secteur réclame une grande attention de la part des pouvoirs publics, du fait qu’il est impliqué dans la prise en charge médicale de 70 % des patients de la capitale. Dans le cadre de la gestion du Covid-19, le secteur privé a le devoir de s’associer au plan de riposte, dans une synergie d’action entre le privé et le public, sous la supervision dynamique de l’ANSS.
PLAN DE RIPOSTE :
1) Les Manques :
Suite à la séance de travail de notre commission médicale, nous avons identifiés plusieurs
points d’insuffisances importants que nous soulignons :
Un manque de Synergie d’action,
Une communication non inclusive,
Une insuffisance en équipements,
Un manque d’infrastructures,
Un manque de consommables,
Une carence en Kits divers
Le manque de personnel soignant qualifié,
Le risque de Saturation des morgues,
Le manque d’Audit et de démarche qualité.
Ceci a abouti à une stagnation en offre de soins de qualité dans les établissements privés et
publics, et incite à leur développement incohérent.
2) Les remarques fondamentales :
NB1 : Evolution de la maladie : Il est utile de rappeler que la maladie évolue dans le corps
humain en 3 phases :
La phase virale : qui dure environ 7 jours, où le virus est présent dans les secrétions naso pharyngées donnant des symptômes discrets/légers/ou moyens. C’est le stade 1, qui peut ne pas passer aux autres stades aggravés 2 ou 3. Ici, la majorité des personnes contaminées ne fera pas ou peu de symptômes, alors qu’elles transmettent le virus ! A ce stade, le traitement est uniquement ORAL.
La phase inflammatoire : qui va du 7è au 14è jour, où le virus migre vers les organes, engendrant une production des cytokines d’importance variante selon les cas. Les immunoglobulines M puis G vont apparaître dans le sang. Les symptômes sont aggravés, et le patient va nécessiter plus d’examens et un traitement par voie veineuse.
La phase immunitaire et thrombogène : qui va du 10è jour au 18è jour, alors que le virus va disparaître progressivement des prélèvements. Cette phase se superpose à la phase inflammatoire, et selon l’intensité de l’une ou des deux, le patient s’aggravera et nécessitera des molécules diverses, de l’oxygène, une ventilation assistée et beaucoup de soins rapprochés. Cette phase peut être létale.
Souvent après la sortie d’un patient du stade 2, il est recommandé de poursuivre sa
surveillance post-hospitalisation, pour éviter l’aggravation de lésions pulmonaires ou
neurologiques pouvant être d’évolution sourde et grave.
NB2 : Les nombreux cas testés positifs non confinés, ou « confinés à domicile » et les
nombreux sujets contacts non identifiés et libres de circuler sont potentiellement transmetteurs
du virus.
NB3 : pour le corps médical privé qui tous les jours reçoit tant de malades, sans être encadré
et formé aux gestes fondamentaux, et sans être en mesure de pratiquer des tests diagnostique,
cette situation :
L’expose à faire des erreurs dans le triage des patients,
Expose son personnel à contracter le virus, d’où des démissions
Engendre une crise de confiance malades-médecins, malades qui désertent nos
cliniques, favorisant l’aggravation des autres pathologies et les décès.
NB4 : face à une pandémie qui diffuse de façon exponentielle dans notre pays, qui est classé à ce jour 5è le plus touché sur les 53 pays Africains atteints, nous pouvons affirmer qu’il s’agit clairement d’une erreur stratégique que de laisser « hors course anti-covid » tant d’espace médicaux organisés, avec tout son personnel de santé dévoué. D’autant que le personnel de santé qualifié actuellement sur le terrain est limité en nombre et pourrait vite s’épuiser.
NB5 : Nous proposons que les établissements du secteur privé soient intégrés au plan de riposte, selon des critères de demande et de sélection. Ils peuvent opter pour l’une ou plusieurs de prérogatives ci-après :
Dépistage par prélèvement et/ou tests rapides : offert à tous les demandeurs du privé ;
Hospitalisation des cas pas, peu ou symptomatiques avérés, et suivit médical complet par les cliniques qui en font la demande
Transfert vers les lieux de confinement pour les cas pas ou peu symptomatiques, ou vers les lieux d’hospitalisation pour les cas symptomatiques ;
Aide au suivit des cas contact, en collaboration avec l’ANSS ;
Suivit des cas guéris pour la détection des complications post-covid, leurs bilans et leurs traitements.
3) Le plan :
Voici les actions complémentaires pour un plan stratégique global et révisable à court et moyen terme, selon l’évolution de la pandémie. Ce plan se décline en 3 volets :
Volet 1 : La prévention de la diffusion du virus :
Présidence de la République de Guinée (PRG) :
Nous suggérons la création d’un cadre de dialogue où l’instance supérieure réunis hebdomadairement le Conseil Scientifique et un Comité Médical de terrain publique-privé.
Ces réunions peuvent être organisées par télétransmission. Elle peut se faire selon la méthodologie suivante : description technique du niveau d’avancement des actions de la semaine écoulée, programme d’actions de la semaine à venir ;
les objectifs à 2 semaines /4 semaines /6 semaines /8 semaines, puis dépassement du PIC de l’épidémie et son contrôle sur tout le territoire.
Ministère de la Santé :
Nous sollicitons que la FCPG participe aux études et analyses, participant aux propositions
de projets avec les partenaires Internationaux et Nationaux.
Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSS):
Gestion des fonds, organisation de la logistique et des programmes opérationnels, en étant le
garant de leur bonne exécution.
Sensibilisation et application des mesures barrières pour tous, dont les essentiels sont : le
lavage des mains, la distanciation physique, le masque obligatoire.
Travailler en tandem avec la police et la gendarmerie, à travers tout le territoire national, à
sensibiliser et à faire respecter les grandes mesures de confinement à l’échelle nationale,
régionale et des villes, et l’interdiction des rassemblements.
Volet 2 : Le dépistage organisé et la gestion des cas contact :
Les cabinets et les cliniques, sur demande et après octroi d’une autorisation et d’un numéro d’identité, entrent dans le concert auprès des formations publiques, pour effectuer les prélèvements en vue de pratiquer les tests de dépistage, après une formation brève et la diffusion d’une démarche uniforme consensuelle. Ils pourront ainsi effectuer le triage et les
prélèvements ainsi :
La prise de température,
L’interrogatoire, et la recherche des symptômes de la maladie.
Les prélèvements des secrétions nasales et pharyngées seront effectuées et acheminées le même jour dans l’un des 3 laboratoires agréés pour les tests PCR (tests viraux)
Les tests rapides (sérologiques) seront aussi pratiqués, en suivant la logique d’un algorithme d’interprétation des résultats, l’utilisation rationnelle des résultats, le suivit et la répétition des tests quand nécessaire.
Ils participeront dès ce stade de prélèvement où le patient est le plus coopératif, à l’élaboration de la liste des sujets contacts selon un fichier d’enquête type. Cela facilitera le travail des équipes chargées de retrouver ces personnes, de les tester à leur tour, et de les mettre en isolement dans l’attente du résultat du test. Les cas positifs seront maintenus en isolement, selon le volet 3 (ci-dessous).
Volet 3 : La prise en charge des patients contacts: Elle devra s’appuyer sur tout le réseau médical guinéen disponible et réparti selon la symptomatologie des patients testés positifs :
Les personnes contacts :
L’ANSS et ses partenaires se chargeront de rechercher toutes les personnes contacts à travers le pays, pour les tester et les mettre en isolement sous surveillance médicale durant…
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