En Guinée ,Quel est le pourcentage de l’utilisation du tissu industriel local et des compétences locales dans la réalisation des activités économiques au niveau des différents secteurs tels que les mines , les hydrocarbures , les BTP , ou les services . ? La réponse à cette question peut donner le tournis à nos gouvernants. Car cela les amènerait à parler du contenu local qui existe sur toutes les lèvres mais qui est quasi-invisible sur le terrain. Lorsqu’un marché est donné à un entrepreneur Guinéen, les retombées sur l’économie sont plus perceptibles et plus encourageantes que dans le cas contraire. En Guinée, la majorité des marchés publics même ceux pour lesquels, on n’a besoin d’expertises avérées échappent à nos entrepreneurs au profit d’expatriés. On contribue à tuer le secteur privé guinéen et, l’Etat ne fournit aucun effort pour son essor véritable.
Les Mines :
Primo :
Des Guinéens avec le boom bauxitique ont fait des emprunts pour acheter des camions d’occasion pour la plupart et ils ont pu les aligner dans le transport de la bauxite dans certaines sociétés chinoises à Boké. Deux choses à ce niveau se sont déroulées :
Des expatriés ont trouvé des noms d’emprunts Guinéens , ils ont acheté des camions sortis d’usine donc neufs , qu’ils ont fait placer dans les sociétés chinoises avec la bénédiction d’autres guinéens haut perchés . Le cas d’une commande de camion neufs venus de Lomé en est une illustration. Ces sociétés chinoises ont été contraintes d’exiger des petites PME nationales de retirer leurs vieux camions en passant par une manœuvre dilatoire qui a consisté à élever les normes de contrôle des engins. Des Entrepreneurs guinéens ont mis la clé sous le paillasson à cause de cette situation.
Deuxio :
Il existe des patrons de sociétés minières qui font le travail du patron, celui du contremaître et du manœuvre. Sur toute la chaine de production, c’est lui qui empoche presque tout. Les PME et autre entrepreneurs locaux sont laissés pour compte. Vous etes patron d’une société minière, les camions qui transportent la bauxite sont à vous, le carburant qui sert à ravitailler ces camions c’est encore vous qui vous le revendez. Et la société de gardiennage qui veille sur tout cela vous appartient. Quelle place pour le contenu local ?
Une éclaircie dans le ciel à ce niveau, c’est la GDM, appartenant à des Guinéens, qui emploie presque exclusivement des Guinéens et contribuent donc à soutenir l’économie réelle.
Les BTP :
Ici nul besoin de rappeler la saignée financière que EBOMAF, cette société Burkinabé a fait subir à la Guinée. Plus de 40 millions d’Euros empochés par cette société sans aucune exécution des travaux. En plus pour les différents projets en cours au niveau de la fourniture, par exemple du granite, les pme guinéennes sont laissées pour compte. La majorité des sociétés qui sont en phase d’exploitation de nos carrières de granite sont détenus par des expatriés. C’est un matériau à fournir dans les BTP et dont l’exploitation n’exige aucune expertise alambiquée .Ça aurait dû être exclusivement dédiée aux nationaux. Pis, ces sociétés qui concassent le flanc de nos montagnes font quelques fois dans le dumping.
»L’exécution des travaux dans les accords chinois devrait être une occasion pour nos entreprises »
Le mètre cube du granite .c’est aux alentours de 20 dollars, mais, elles le vendent aux alentours de 10 dollars, en annihilant ainsi toute possibilité pour une autre société nationale de livrer le granite car, le prix est en deçà de l’acceptable. L’exécution des travaux dans les accords chinois devrait être une occasion pour nos entreprises nationales de faire de la sous-traitance ou de la cotraitance.
Tenez, une société gabonaise ECGA SATRAM a raflé un juteux contrat portant sur l’aménagement de 64 hectares sur la corniche sud de Kaloum . Cette société gabonaise a disparu depuis 2016, et le cout de tout cela c’est 120 millionsUSD ; Guineenews a fait un article là-dessus.
Un tel contrat donné à une entreprise guinéenne aurait eu plus de chance d’être exécuté.
Dans les hydrocarbures, Octogone est une société de droit béninois appartenant à Saka RAZACK qui évolue notamment dans le trading des produits pétroliers. Ce monsieur vient de rafler au nez et à la barbe de certains guinéens le juteux contrat de fourniture du mazout à EDG. Des millions de dollars pour une société de droit Béninois et pour un travail qui aurait pu être exécuté convenablement par des Guinéens.
Questions à combien Octogone vend le mazout à EDG ? La TM du HFO380 Varie entre 300 et 410 dollars. Ça sent la surfacturation à plein nez.
Quelles retombées bénéfiques les Guinéens tirent ils de ces contrats à coups de millions de dollars donnés à Razak . Dans le domaine social, octogone soutient quelle initiative des jeunes ? , des femmes ? il a construit combien d’écoles ? Combien apporte-t-il dans les caisses de l’Etat ? Et combien de Guinéens emploi et il exactement ?
En fait, il a loué un petit bureau en face du club Bembeya à Kaloum avec moins d’une dizaine d’employés et des millions de dollars empochés quoi de plus normal quand on évolue en Guinée. Cette société est également citée dans le ravitaillement en carburant des navires en rade dans nos eaux maritimes, à cela, il faut ajouter le ravitaillement en carburant de la grande muette. Bon sang, au détriment de tous ces guinéens capables de le faire alors qu’il n’apporte rien d’exceptionnel, aucune valeur ajoutée.
»C’est un jeune opérateur économique guinéen évoluant dans la zone qui a mis la main à la poche pour acheter un bus tout neuf pour ce club »
De jeunes joueurs viennent de disparaître dans un tragique accident de la route, je sais que tout le monde a pris une minute pour scruter le minibus ( magbana ) qui n’a pas couté plus de 5000 dollars et dans lequel , ces jeunes étaient entassés . Regardez ce magbana rouillé par le poids de l’âge et faites la comparaison avec le bus ou je dirai les bus de CIK de Kakandé. C’est un jeune opérateur économique guinéen évoluant dans la zone qui a mis la main à la poche pour acheter un bus tout neuf pour ce club. Voilà l’un des bénéfices quand, à compétence égale, on donne un marché public a un guinéen.
Razak d’octogone n’aurait pas prospéré sur le marché guinéen sans l’appui de certains barons, ce monsieur connaît tous les compartiments de Sekoutoreya. Sa récente mission au niger n’est pas anodine.
Pendant combien de temps encore notre secteur privé se fera grugé de la sorte.
Il est aussi primordial de souligner que le contenu local, ne consiste pas pour des ministres à créer des sociétés fantômes en plaçant leurs proches à la tête pour s’octroyer les marchés publics. C’est une pratique courante en Guinée.
Les Guinéens sont grugés par leur propre Etat, tout presque échappe au secteur privé de notre pays.
Au niveau de l’agriculture : Le véritable patron c’est le malien nommé Kagnassy ; une portion congrue est laissée à la ministre Mariame CAMARA .Le Marché de la fourniture des transformateurs électriques c’est Kama du mali, la liste est longue.
En Angola, au Nigeria, en Afrique du sud, au Ghana, dans ces pays-là, il y’a des activités qui sont exclusivement réservées aux nationaux. Et pourtant, le Président Alpha Condé a pris un décret en 2019 sur le contenu local.
Je vous laisse lire le contenu.