Deux victimes qui auraient été victimes d’exactions ont fait des témoignages au cours d’une conférence de presse du Front national pour la défense de la Constitution, ce vendredi 06 mars 2020 à la maison commune des journalistes.
Durant deux heures d’explication, les responsables du front ont déballé le modus operandi des kidnapping effectués par la brigade de recherche et d’investigation ( BRI) de Conakry. Mamadou Kaalan Diallo, kidnappé à Conakry, a été retrouvé inconscient vers Forécariah. Il est revenu sur sa mésaventure:
«des personnes cagoulées sont descendues à Hamdallaye, elles m’ont cagoulé le visage et m’ont fait monté dans le pick-up. Puis ont emprunté la route de Bambeto. Dans ce pick-up, j’ai trouvé trois à quatre jeunes, arrivée à la cité Enco 5, un jeune a dit qu’ils nous amèneront peut-être vers Sangoyah. Ils ont immédiatement compris que nous connaissions notre destination. C’est ainsi qu’ils nous ont donné des coups à l’intérieur du véhicule afin que nous perdions conscience pour ne pas connaître où ils nous envoyaient. Finalement ils se sont arrêtés dans une cour fermée, où un calme régnait. Ils nous ont envoyé dans une chambre fermée», a expliqué la victime.
Puis, il a ensuite été auditionné par un commandant afin de reconnaître les accusations.
«Quelque temps après, c’est un commandant qui s’est présenté pour nous interroger. Nous étions menottés. Ce commandant a dit qu’on nous accuse de former un coup d’état, que nous sommes en lien avec les partis politiques, donc qu’il y a des papiers que nous devons signer afin qu’on nous dépose à Sôronkoni.
J’ai dit au commandant qu’il ne pouvait pas m’interroger sans que je ne voie leur visage. Ils ont enlevé les cagoules et m’ont intimidé pour que je signe les papiers. Puisque je ne savais rien du contenu des papiers, j’ai refusé de les signer et je n’ai dit aucun mot».
Dans son récit, la vingtaine est sevrée de tout aliment pendant trois jours. Ce qui l’a mis dans un état comateux. Les agents convaincus de sa mort, ont déposé le jeune Kallan dans un endroit à Forecariah. C’est delà qu’il sera secouru par les riverains et sera admis dans un centre hospitalier.
«À partir du dimanche, ils m’ont laissé menotté les mains en haut ils m’ont laissé arrêter toute la nuit. C’est le lundi matin qu’un monsieur est rentré pour me dire petit tu vas parler ici, tu vas remplir les documents là avant qu’on ne te dépose à kankan. Ils m’ont torturé, ils ont branché le courant et m’ont brûlé le corps », a témoigné le président de la Coalition des Etudiants Leaders de Guinée.
Mariam KANTE