Près de 24h de la démission d’Abdoulaye Yero Baldé à la tête du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, les commentaires ne tarissent pas dans l’opinion publique. Joint au téléphone par la rédaction d’inquisiteur.net, le président du CNOSCG a aussi apporté ses observations.
Dr Dansa Kourouma reconnaît la place incontournable qu’occupait Abdoulaye Baldé au sein du parti au pouvoir. Depuis belle lurette, il fut l’allié du Président Condé. Et sa démission survient à une période cruciale tant pour le pays que le Chef de l’Etat lui-même. Ce qui a créé un effet surprenant, selon lui.
«C’est un coup dur, parce qu’il intervient à 72 h des élections, c’est une démission politique. Mais ce qui semble être curieux d’observer, il dit qu’il garde son engagement au sein du parti, sa fonction de ministre et les décisions politiques d’Alpha Condé et son militantisme, sa responsabilité au sein du parti, mais entre les deux qu’est-ce qui doit impacter sur le processus actuel ? Je crois que cette remarque doit être importante. Se libérer de ses charges gouvernementales et continuer à militer dans le parti, et il sait bel et bien que tout ce qui est entrain faire est mis en place par le parti au pouvoir. Tout cela doit interpeller la curiosité de tout intellectuel», a commenté Dr Dansa Kourouma.
Depuis l’annonce de la nouvelle, d’aucuns pensent que la démission d’Abdoulaye est relative à la lutte contre l’adoption de la nouvelle constitution. Mais Dr Dansa a une autre lecture des faits. Car pour lui, le démissionnaire est connu pour ses convictions inébranlable derrière le président Alpha Condé. Alors dit-il, la décision de M. Yero de quitter le navire, doit être suprême. Pour lui, ce n’est pas essentiellement qu’il est contre le régime. D’ailleurs pour l’observateur quatre motifs peuvent traduire sa décision.
«Premièrement, je pense que c’est une démission qui porte un coup dur au régime, surtout au président Alpha Condé, vu ses liens avec Yero. Deuxièmement, c’est une démission tardive, parce que quasiment c’est à quelques mois de la fin du mandant du Professeur Alpha Condé. et Yero ont été dans le système du début à la fin, donc il est comptable aussi du système.
S’il a démissionné parce que la gouvernance a échoué, c’est faux, parce qu’il est comptable. Mais s’il a démissionné parce que les dernières évolutions de la situation sociopolitiques ne le mettent dans un confort intellectuel pour continuer son travail, cela peut se justifier.
La quatrième raison, ça peut être une démission tactique. Il ne faut pas occulter que la démission de Yero puisse ressembler à celle qu’on a connue dans certains pays. Comme la démission de Macron qui est devenu après candidat aux élections présidentielles. Ça peut être une démission tactique. Ce n’est pas étonnant qu’un poulain d’Alpha Condé, ait une telle stratégie, par ce que j’ai toujours fait comprendre aux Guinéens qu’il y a une différence entre adopter une nouvelle constitution et se présenter nouvelles aux élections. Il peut avoir des changements de dernière minute. Ne nous focalisons pas sur la subjectivité».
Aussi, le président du conseil national des organisations de la société civile guinéenne estime qu’il n’est pas encore de tirer les conclusions de cette démission. Chacun en ce qui le concerne, doit revoir ses copies, et surtout si les raisons évoquées par le ministre Yero étaient une raison ressentie, mais dont ils n’ont pas le courage.
Mariam KANTE