La dernière séance de la journée d’assainissement à Conakry, date du 30 novembre 2019. Déjà, près de trois mois de l’arrêt des travaux, les tas d’immondices ont à nouveau occupé leurs places. Et les citoyens quant à eux s’en plaignent.
La Capitale Conakry renoue avec ses insalubrités. Les trottoirs, parterre et même les marchés, tous cèdent la place aux immondices, depuis l’arrêt des opérations d’assainissement tenues à chaque dernier samedi du mois. À cet effet, les usagers rencontrés n’ont pas daigné de manifester leurs plaintes.
Nanten Konaté vend du haricot au rond d’Enco 5. En face d’elle, se trouve les immondices sur les trottoirs. Rencontrée dans la matinée du vendredi 14 février, la vendeuse voit sa clientèle à la baisse, à cause des ordures.
«Vraiment les ordures là nous gênent ici. Si les autorités pouvaient nous aider à ramasser ces ordures là, ça nous fera plaisir. Actuellement je ne gagne pas assez de clientèle. Car même si les clients viennent pour manger, à cause de la saleté, ils renoncent. Les autorités doivent prendre ses responsabilités, parce que certains ont la tête dure. Ils viennent toujours mettre les ordures en face de nous et on ne peut pas les empêcher. Quand tu leur parles, ils te disent si c’est chez moi. Que pouvons-nous faire ? Quant à moi, je ne mets pas les ordures sur la chaussée. Je rentre toujours avec mes ordures chez moi», a-t-elle affirmé.
Au grand marché de Matoto, le constat est pareil. Le marché qui vient d’enregistrer les dernières pellées est encore inondé de saletés. Maimouna Soumah, étalagiste des légumes, s’inquiète pour la santé des consommateurs.
«À vrai dire, c’est dans les saletés que nous débarquons et étalons nos marchandises. Pour cause, des ordures qui ont drainé ont envahi toutes nos places. Et cela nous expose aux microbes, si nous ne prenons pas les précautions, nos enfants seront toujours malades», a expliqué la mère de famille qui invite aussi les autorités au respect des règles hygiéniques.
Depuis le lancement du projet intitulé « Conakry ville propre », de colossales sommes ont été mobilisées pour la réussite du projet. Et jusque-là, les efforts conjugués par l’Etat laissent à désirer. C’est ce qu’estime Aboubacar Kanté
«L’Etat qui doit nous protéger, ne fait pas son travail. Au lieu d’installer les poubelles publiques dans les quartiers, il laisse la population faire ce qu’elle veut. Donc je demande d’abord à l’Etat de prendre ses responsabilités. Aussi, les citoyens doivent prendre conscience. Car les ordures, c’est nous même qui les produisons et puis c’est nous qui les mettons sur les chaussées. Mais qu’à cela ne tienne, je ne peux pas accuser la population, par ce que l’Etat n’a pas mis les moyens nécessaires pour ne pas que la population ne mette pas les ordures» a-t-il fait savoir.
Mariam KANTÉ