Le procès entre Moussa Traore, patron du groupe de presse Evasion et ses 16 journalistes licenciés pour « cause économique » dit-on, s’est ouvert ce vendredi 14 février au TPI de Mafanco. En l’absence du patron dudit groupe et de son avocat, le tribunal a rendu son verdict en défaveur de nos confrères, tout en affirmant qu’aucun contrat de travail dûment signé ne les liait.
Lors du délibéré, le tribunal affirme que les 16 journalistes rendaient des services indépendants à l’entreprise, c’est-à-dire, des services bénévoles, vis-à-vis de l’absence du contrat de travail. D’où l’impossibilité d’une revendication quelconque. Mais qu’à cela ne tienne, du côté des confrères, leur avocat rejette le jugement du tribunal et rassure de rétablir ses clients dans leurs droits. Car pour lui, il a été démontré dans les débats que ces journalistes n’ont jamais été des travailleurs indépendants au sein du groupe.
«En la forme, la citation est reçue, le fond a été débouté estimant que c’est des journalistes indépendants. Mais certains d’entre eux ont travaillé cinq ans, d’autres 8 ans pour évasion Guinée. Et ils ont été licenciés. Comment on peut licencier quelqu’un qui n’est pas employé, c’est du jamais vu. Ces journalistes ont œuvré pendant de longues années, ils ont été jetés comme des malpropres. Nous estimons que le droit n’a pas été rendu», a fustigé l’avocat de la défense.
Et de rassurer ses parents: «nous relevons appel sur-le-champ contre cette décision que nous trouvons injuste. Nous irons jusqu’à la cour suprême s’il le faut pour défendre ces pauvres journalistes. Nous repartirons à la cour d’appel afin que justice soit rendue à ces journalistes ».
D’autant déçu par le comportement du tribunal, Me Thierno Souleymane Barry invite les hommes de médias, surtout ceux du secteur privé à se battre pour l’obtention de la convention collective interprofessionnelle. Parce qu’affirme-t-il, « vous ne pourrez pas continuer à travailler de cette façon, de cette manière », s’est-il adressé aux journalistes avec un air avisé.
En effet, l’histoire remonte en juillet 2019, lorsque dans une note de Réf : 101-SP-GEG-2019, ces 16 journalistes ont été licenciés le 10 juillet 2019, puis mis en congé technique par leur patron. Et de leur côté, ces travailleurs licenciés qui étaient dans la poursuite de réclamation à leur patron des arriérés de salaires impayés, ce sont retrouvés dans le cauchemar de leur mésaventure.
Mariam KANTÉ