Le procès contre les enseignants membres du SLECG d’Aboubacar Soumah se poursuit au tribunal de première instance de Mafanco. La deuxième séance des audiences d’hier a lieu pendant cinq heures. Et les réquisitions et plaidoiries étaient les principaux points de l’audience. Et au sortir du procès, les avocats des accusés ont farouchement réagi à la décision du tribunal.
Cinq heures de plaidoiries n’ont pas suffi pour relaxer les douze enseignants. Le procureur a requis une peine de huit mois de prison ferme et une amande de cinq cents mille francs guinéens. Ce, malgré les preuves et arguments apportés par les avocats de la défense. Les enseignants eux, demeureront à la maison centrale jusqu’à la fin du procès. Le juge levant la séance, a reporté l’affaire au mardi 21 janvier.
Cet acte du tribunal n’est pas apprécié chez la défense. Aussitôt rendu, les avocats qui espéraient à une liberté de leurs clients, ont fustigé le délibéré du tribunal.
«Nous avons commencé l’audience hier et elle a continué aujourd’hui. En principe, après nos plaidoiries, nous attendions à ce que le tribunal délibère sur siège. Il a été démontré dans les débats que les infractions reprochées à nos clients ne sont pas constituées. Il a été également démontré que cette affaire est la primauté de l’injustice sur le droit. Parce que nous ne pouvons pas comprendre, comment se fait-il qu’un proviseur militant dévêtisse un de ses enseignants devant les élèves, qu’une plainte régulière soit portée contre ce proviseur mais, à notre grande surprise, ce sont des innocents qui sont venus lui demander ce qui s’est passé, qui se sont retrouvés en prison, y compris cet enseignant victime qu’il a déshabillé devant les élèves. Nous avons dit devant le procureur que tout soleil finit par se coucher. Le procureur a eu du mal à démontrer la constitution des infractions. Il est rentré dans une littérature creuse, des propos vagues sans pouvoir rapporter la moindre preuve. C’est un réquisitoire bâclé qu’il a fait », a martelé Me Faya Gabriel Kamano, l’un des avocats du SLECG.
S’agissant des faits reprochés aux enseignants, Me Faya estime que les réquisitions du procureur n’ont pas été à la hauteur. C’est pourquoi il espère leur victoire lors de la prochaine audience.
«Conformément à l’article 497, le juge ne peut fonder sa décision que sur des preuves qui ont été contradictoirement discutées à l’audience. Nous avons discuté des cas de coups et blessures qui ne peuvent être rapportés matériellement par un certificat médico-légal. Or, le procureur n’a pas pu apporter même une simple ordonnance médicale. Aucune démonstration des preuves n’a été faite et c’est pourquoi d’ailleurs, le tribunal ne va pas le suivre et il ne rentrera pas dans a condamnation», espère-t-il.
La délibération de l’affaire est attendue le mardi prochain. D’ici là, les avocats du syndicat libre des enseignants cherchent de Guinée (SLECG) fondent leur espérance sur la libération de leurs clients qu’ils qualifient d’innocents.
Mariam KANTÉ