Les délégués du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée étaient à la table de négociation ce lundi 13 janvier 2020 au ministère de la Fonction publique avec les représentants du gouvernement pour une sortie de crise qui mine le secteur éducatif guinéen. La rencontre a eu lieu en présence des ministres du budget, de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, de la fonction publique et de l’enseignement technique de la formation et du travail.
Cette première prise de contact après le lancement d’une grève illimitée par le SLECG a été axée sur deux points: la levée de la grève et la finalisation du dernier protocole entre le gouvernement et le SLECG.
« Mais il y a eu une dernière question qui est survenue, c’est à dire l’arrestation des syndicalistes au niveau de certaines écoles. Sur ce point, le SLECG en a fait un point essentiel, un préalable. Sur ce préalable, le gouvernement et SLECG se sont engagés à œuvrer pour que ce point soit levé pour que les négociations continuent. Mais, nous avons levé la séance sur ce point. Je puis vous rassurer que ça s’est passé de très bonne condition, nous nous sommes bien entendus et les négociations continuent» rappelle Lansana Komara, ministre du travail.
Après des heures de pourparlers, le secrétaire général de l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée, a conditionné la participation des syndicats à cette négociation par la libération des enseignants arrêtés.
« D’abord c’est une rencontre très courte, parce que nous sommes tous, surtout la partie syndicale mut par une forte volonté de discuter pour sortir de cette situation. Et sortir de cette situation tout en trouvant une satisfaction meilleure pour les enseignants guinéens.
Mais vous conviendrez avec nous que, vous ne pouvez pas discuter pendant que nos camarades sont en prison. Ils sont devant la justice, pour des raisons non encore élucidées et qui ne sont pas tellement objectives. Donc, nous avons dit haut et fort que nous ne pouvons pas continuer à discuter avec le gouvernement, tant que nos camarades sont en prison et son devant la justice », affirmé Abdoulaye sow.
Aucun sujet relatif aux questions soulevées dans les protocoles de revendication n’a été évoqué, a laissé entendre le secrétaire général du SLECG, indigné par l’arrestation de ses camarades syndicalistes dans un établissement à Bonfi le samedi dernier.
« Ce à quoi on a échangé, c’est la libération pure et simple de nos camarades. Surtout ce qui nous a touchés très profondément, c’est les circonstances dans lesquelles nos camarades ont été arrêtés. Ils sont allés s’enquérir de la manière dont camarade a été humilié dans la cour de l’école au sein de laquelle il enseigne sur ordre du proviseur de cet établissement qui l’a fait déshabiller le déshonorant devant ses élèves. C’est pour cela nous ne pouvons pas entamer d’aucune manière les négociations tant que nos camarades ne sont pas mis en liberté.»
Au moment où nous quittons le centre-ville de Kaloum, les écoles étaient désertes et une faible mobilisation des élèves était remarquée.
Maké Fofana