Dans un communiqué conjoint publié ce mardi 05 novrembre, le Système des Nations Unies, la Délégation de l’Union européenne, les Ambassades des Etats-Unis et de France en République de Guinée, ont appelé les acteurs politiques à la reprise du dialogue. Cet appel est le deuxième du genre depuis le début de la crise sociopolitique qui se vit actuellement en Guinée. Au sein de l’opposition, le Bloc Libéral de Faya Millimono, se dit favorable à cette approche pour une sortie de crise.
Depuis quelques mois, la Guinée vit au rythme d’une crise politique sans précédente. A ce jour, 14 personnes y ont perdu la vie. Cette situation, depuis le début, ne laisse pas indifférent la communauté internationale. Par deux fois, elle a invité toutes les parties à la retenue et au dialogue. Cette interpellation, trouve finalement des échos favorables au sein de l’opposition.
« Nous avons suivi avec un grand intérêt, cet appel lancé par la communauté internationale. Nous saluons cet appel, nous avons réagi pour que la Guinée ne brûle pas », déclare Faya Millimono, président du Bloc Libéral.
Selon lui, depuis 10 ans presque, les acteurs politiques sont en train de dialoguer mais sans aucune suite favorable.
« Les dialogues, on les a connus dans ce pays depuis 10 ans. Aucun accord qui a été trouvé au cours de ce dialogue, n’a été respecté non plus les lois. Ça c’est une chose qui est mentionnée », précise l’opposant.
Avant cet appel, au lendemain des manifestations des 14 et 15 octobre, avait été précédé par un autre de la présidence de la république. Pour Faya Millimono, le message n’a pas eu échos par manque de volonté de certains acteurs au sein de la mouvance présidentielle.
« Le communiqué de la présidence, allait dans le sens de la volonté de la communauté internationale. Mais ce communiqué a été tout de suite dénoncé par certains membres de la mouvance disant que c’est Tibou Camara seul qui l’a écrit. Ce qui signifie qu’il n’y a pas une volonté politique de dialogue du côté de la mouvance présidentielle », estime Faya Millimono.
Maintenant, suite à un nouvel appel de la communauté internationale et au regard de la montée de la violence, le président du BL, exprime toute sa disponibilité à aller au dialogue pour permettre une sortie de crise.
« Nous sommes disposés au dialogue souhaité par la communauté internationale. Mais il y a trois conditions à remplir parmi lesquelles, la libération de tous les prisonniers politiques que nous avons aujourd’hui Abdourahamane Sanoh et cie. Il faut que nous ayons une enquête indépendante avec la participation de la communauté internationale pour savoir qui a tué les 11 jeunes manifestants et les 3 du lundi. Il faut que nous sortions du débat par rapport à la nouvelle constitution », affirme Faya Millimono pour conditionner sa participation à un éventuel dialogue pour mettre fin à ce cycle de violence qui a endeuillé plusieurs familles.
Mamady Kansan DOUMBOUYA