Le procureur général de la Cour d’appel de Conakry, Alphonse Charles Wright, vient d’être suspendu par le ministre de la justice. Cette décision intervient suite à sa sortie médiatique au cours de laquelle il s’est attaqué au Colonel Balla Samoura, Haut Commandant de la gendarmerie nationale.
C’est au cours d’un point de presse tenu hier lundi à la Cour d’appel, que Charles Wright a fait le compte-rendu de sa tournée quelques juridictions de la basse côte. Dans sa communication face aux journalistes, il a tenu à faire un rappel à l’ordre à l’endroit du numéro un de la gendarmerie pour des faits de violation du code de procédure pénale.
« Je dis haut et fort au colonel Balla Samoura de se retirer de toutes les activités de la police judiciaire, de ne donner aucune instruction désormais à un officier de police judiciaire dans le cadre d’une enquête. Il ne doit ni interpeller ni convoquer. Ce n’est pas son travail. Il doit laisser la main libre aux officiers de police judiciaire qui sont habilités par le parquet. En cas de manquement à ces directives, le parquet général n’hésitera pas d’engager des poursuites…», a déclaré Alphonse Charles Wright, procureur général de la Cour d’appel de Conakry.
Vingt quatre heures après cette denonciation, la tension tension est montée d’un cran entre les deux personnalités. Les deux hommes ont commencé à se nihiliser par médias interposés.
« …Il ne peut pas dire qu’un officier de gendarmerie, que ça soit Balla Samoura ou pas, n’est pas un officier de police judiciaire. Le seul obstacle, compte tenu de la spécificité du profil de gendarme engagé en maintien d’ordre, je ne peux pas faire le maintien d’ordre et après se retrouver pour auditionner les mêmes personnes qui sont interpellées. La loi est claire. Mais je suis un officier de police judiciaire, le premier même, je suis le premier officier de police judiciaire de la gendarmerie…», affirme pour sa part, le Colonel Balla Samoura, Haut Commandant de la gendarmerie nationale.
Ainsi, pour mettre fin à cette gueguerre qui expose la gouvernance de la junte, le ministre de la justice a pris la décision de suspendu le procureur général de ses fonctions. Moriba Alain Koné, qualifie l’agissement du magistrat de « faute disciplinaire ». Ci-dessous, la copie de l’arrêter du ministre.
Quelques heures seulement après l’annonce de la décision de suspension, le principal concerné n’a pas manqué de réagir. Sur sa page Facebook, Charles Wright écrit ceci : « Entre l’abus et la loi, j’ai préféré le respect la loi. Entre l’injustice et la justice, j’ai choisi la justice. Entre ma fonction et ma personne, j’ai choisi ma fonction. Que Dieu veille sur le président de la transition pour accomplir sa mission au service du peuple épris de justice », fin de citation.
Cette décision fondée ou pas, les avis restent partagés. Mais pour quelle soit effective, le ministre dispose d’un délai d’un mois pour justifier le bien-fondé de sa mesure auprès du Conseil Supérieur de la Magistrature. Il appartiendra en dernier ressort à cette instance, de confirmer ou d’annuler ladite sanction contre le Procureur.
Affaire à suivre…
Mamoudou Babila KEITA