Organisation Non Gouvernementale ayant Statut spécial à l’ECOSOC aux Nations Unies, membre observateur à la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) de l’Union Africaine
Communiqué de Presse Dégradation de la situation politique en Guinée
La Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO) est vivement préoccupée par la dégradation de la situation socio-politique en Guinée.
Depuis quelques mois la République de Guinée est confrontée à une tension politique marquée par une cristallisation des positions autour du projet de modification de la constitution. Ce projet viserait à créer les conditions permettant au président en exercice de briguer un troisième mandat.
Ce « coup d’état constitutionnel » est fortement contesté par la société civile, plusieurs syndicats et une bonne partie de la classe politique, regroupés au sein du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) qui ont décidé d’organiser le 14 octobre 2019 une manifestation pacifique sur toute l’étendue du territoire pour marquer leur opposition.
Les forces de sécurité ont procédé à l’arrestation de plusieurs personnes présumées meneurs à 48 heures de la dite manifestation.
Ce lundi 14 octobre, outre l’arrestation de dizaines de personnes, les affrontements entre les forces de l’ordre auraient causé la mort de cinq personnes dont quatre (4) civils et un (1) gendarme et fait plus de 70 blessés dans les rangs des manifestants.
Attachée aux principes universels des droits de l’homme, aux instruments nationaux et internationaux auxquels la Guinée est partie, notamment la Charte africaine sur la démocratie les élections et la gouvernance, le protocole additionnel de la CEDEAO sur les élections et la démocratie ;
La Rencontre Africaine des Droits de l’Homme (RADDHO) :
- Invite le Président de la république de Guinée garant de l’ordre constitutionnel et de l’unité nationale à veiller au respect de la Constitution et à abandonner tout projet révisionniste et de tripatouillage de la constitution visant à conserver le pouvoir de manière anticonstitutionnelle ;
- Met en garde les autorités guinéennes contre les arrestations arbitraires et l’usage excessif de la force contre les manifestants ;
- Invite les autorités guinéennes au respect de la liberté d’expression et de manifestation reconnues par la constitution et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques dont la Guinée est partie prenante ;
- Exige la libération sans condition de toutes les personnes arrêtées dans le cadre de ces manifestations,
- Invite l’Etat guinéen au respect des libertés notamment d’expression dont la marche constitue un des aspects.
- Demande à la CEDEAO, à l’Union Africaine et aux Nations Unies de tout mettre en œuvre pour éviter une dégradation de la paix civile en Guinée.
Fait à Dakar, le 15 octobre 2019 Le Secrétaire Général
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