En déplacement sur le Burkina Faso ce lundi, les animateurs de l’émission « Les Grandes Gueules », avaient pour invité le Capitaine Moussa Dadis Camara, l’ex-président de la junte. Au menu des débats, plusieurs sujets ont été abordés, notamment les événements du 28 septembre 2009. L’ex-Président Guinéen, a retracé en guise de témoignage, certains évènements du massacre du 28 septembre ayant provoqué la mort de plus de 150 personnes.
Ces dernières révélations de l’ancien président du CNDD, pourraient apporter quelques éclaircissements dans ce dossier qui peine encore d’être jugé. A en croire aux propos du Capitaine Dadis, les événements du 28 septembre, étaient une planification de grand orchestre venant des leaders politiques Guinéens constitués en l’époque en forces vives. Selon lui, ces leaders le voyait du mauvais œil.
C’est un acte savamment orchestré, insiste Moussa Dadis Camara.
« Quand on en veut à son chien, on l’accuse de rage, parce que simplement, j’étais dérangeant. Et le problème qu’il y a avait c’était quoi ? Faut-il passer par un coup d’Etat à l’époque ? Qu’est-ce qu’il fallait faire ?» C’est entre autres des intérrogations qui se faisaient, révèle Dadis.
Une autre atttidute a poussé les forces vives à organiser une marche, “parce que Dadis veut aller aux élections…”, explique l’ancien Président.
Lorsqu’il fut constaté que cette première marche ne pouvait pas chasser Dadis Camara au pouvoir, les manifestations ont été multipliées par les forces vives. C’est à la veille de la manifestation du 28 septembre que l’ancien numéro 1 du CNDD, est rentré d’une visite à Labé avec le Général Sékouba Konaté (ministre de la Défense nationale, à l’époque, Ndlr).
« Je ne voulais même pas aller au Fouta parce qu’en principe, quand un homme prend le pouvoir, son devoir c’est aller remercier d’abord ses parents. Mais si j’ai accepté d’aller au Fouta, parce que c’était à la veille du 28 septembre. Ce sont les sages du Fouta qui sont venus me voir. J’étais tenu obligé de le faire pour que je mette dans l’esprit des Guinéens que le problème ethnique est tout à fait zéro, qu’on n’a pas besoin de ça en Guinée », informe le président Dadis.
Poursuivant, il affirme avoir tenu un discours dérangeant à Labé.
« Je voulais prouver à tous les Guinéens, que quand on est président, on ne l’est pas pour une communauté. Mais ça été mal perçu, ça été perçu comme si Dadis partait pour une campagne présidentielle », affirmet-il, avant de préciser :
« Mais avant d’aller à Labé, j’ai fait un communiqué dans lequel, j’ai précisé que c’est juste pour un recueillement pour nos martyrs du 28 septembre ».
De retour à Conakry, l’ancien patron du CNDD, dit il a été averti de la tenue d’un meeting géant au stade du 28 septembre. Par ailleurs, il avait entamé une conversation avec le président de l’UFR, Sidya Touré. Mais, « il y a une interruption. Il m’a dit, monsieur le président je ne peux plus retourner et remobiliser tout ça. Je n’ai pas eu à l’idée de le rappeler quand il y a eu interruption, lui non plus. Et quand on m’a dit qu’il y a une manifestation, je suis sorti de mon bureau à un moment et j’ai dit : cette population, je la connais, on est tous Guinéens, je vais aller à sa rencontre. Quand elle me verra, elle se calmera. Et je suis même allé à côté de ma voiture, on me l’a empêché. Avec l’équipe de mon camp militaire, je suis allé dans mon bureau. Je ressors, je ne vois pas la clé de ma voiture. C’est là où effectivement, j’ai appris qu’il y a eu des morts », a expliqué Capitaine Moussa Dadis Camara.
Cependant, l’ancien président de la junte, a au cours de cette interview, clamé haut et fort toute son innocence dans le massacre du 28 septembre 2009 et se dit prêt à le prouver devant la justice.
Mariam KANTE