L’appel du FNDC à manifester ce lundi contre l’éventuelle modification de la constitution Guinéenne, n’est pas resté sans conséquences. Une vague d’arrestations a été opérée au sein du mouvement ces dernières heures à Conakry. Cheick Sacko, membre du FNDC arrêté et libéré, nous raconte sa détention dans un entretien exclusif avec notre rédaction. Lisez !
Dans quelle condition vous avez été arrêté ?
« J’ai été arrêté hier nuit (ndlr, 12 octobre 2019) aux environs de 21 heures en ville à la DPJ. J’étais venu prendre les nouvelles de nos camarades. J’étais mandaté pour venir voir nos amis. Arrivé sur les lieux, il y avait des hommes en tenue qui étaient arrêtés. Il y a un d’entre eux qui m’a reconnu. Il me dit : « Toi jeune il y a trois jours que je te vois faire des vas et viens chez Abdourahamane Sanoh ».
Il a dit ensuite : « Qu’est-ce que tu es venu chercher ici ? » Entre temps, je n’ai pas voulu le répondre. Ils sont venus, ils m’ont pris et ils m’ont envoyé vers le camp Koundara (Camp Makambo) ».
Racontez-nous votre nuit au Camp Makambo ?
« Pratiquement, c’était une nuit de séquestration, parce qu’ils ont passé toute la nuit à nous poser des questions. Ils disaient qu’ils auraient appris que nous avons des cellules dormantes au sein du FNDC, qui sont dans les quartiers, que nous entretenons, que ces cellules sont en train de travailler afin de semer des troubles dans les quartiers à partir de lundi. Qu’ils ont déjà l’information, donc il faut qu’on les dise réellement quels sont ceux qui sont à la tête de ces cellules et si on peut leurs donner des noms, ou leurs indiquer où ils se trouvent, mais personne n’a donné un nom ».
Est-ce que vous étiez détenue au même endroit que Abdourahamane Sanoh et les autres membres du FNDC ?
« On n’était pas au même endroit, mais j’ai entendu un des agents dire que les autres ont été envoyés vers la maison centrale. Il y a un endroit là-bas en face de la maison centrale, je ne sais pas comment on appelle là-bas. En tout cas, on n’était pas au même endroit, on nous a dispersé. Nous n’avons pas été violenté quand même, mais ils nous intimidaient afin qu’on dise tout ce qu’on savait, mais pratiquement personne n’a dit quelque chose ».
Ces intimidations vous ont-elles découragé ou comptez-vous être dans la rue ce lundi pour la manifestation ?
« Non pas du tout. Ça ne me décourage pas. Nous restons imperturbables. Je me battrais au prix de ma vie pour réellement empêcher à ces imposteurs-là de nous maintenir dans une nouvelle dictature. A l’heure où je te parle, je suis avec les autres camarades, nous sommes en lieu sûr. Nous sommes en contact avec tous nos démembrements afin de pouvoir répondre demain à l’appel du FNDC ».
Interview réalisée par Abdoulaye Sadio Diallo