La République de Guinée a célébré le 61ème anniversaire de son accession à l’indépendance ce mercredi 02 octobre 2019. A Labé, les associations de jeunesses, réunies autour d’un mouvement appelé »COSAMOUV », s’activaient depuis plusieurs semaines, pour donner un éclat particulier à cette fête nationale, comme elles l’ont fait l’an dernier. Sauf que les autorités administratives de la ville, qui auraient à la dernière minute voulu « récupérer » l’événement, ont refusé d’écouter le discours de la jeunesse. Cette dernière est pourtant passée à l’acte…
Malgré la forte pluie qui s’est abattue sur Labé dans la matinée de ce mercredi, la jeunesse s’est massivement mobilisée pour célébrer la fête de l’indépendance. Après un carnaval partie du carrefour Tinkisso pour le Stade El Hadj Saïfoulaye Diallo, l’heure était à la lecture du discours proposé par la COSAMOUV.
Mais, impressionnées par la forte mobilisation, les autorités administratives locales, initialement venues pour le traditionnel dépôt de la gerbe de fleurs à la Place des Martyrs située à l’entrée du stade, ont souhaité tenir leurs discours à l’intérieur, selon les organisateurs.
Pour ce faire, les administrateurs ont dépêché des émissaires pour signifier aux jeunes, qu’ils ne pouvaient plus tenir leur discours n’étant pas prévu par le protocole : « Ceux qui sont venus vers nous, c’est le chef de cabinet du gouverneur, le secrétaire général des collectivités de la préfecture et Mr Maire de Labé (Aliou Laly Diallo). Voici les trois personnes qui sont venues vers nous, pour nous dire que le protocole ne permet pas aux jeunes de s’exprimer », explique Mamadou Habib Bah, porte-parole de la COSAMOUV, que nous avons joint au téléphone.
Poursuivant, le jeune activiste, insiste sur le fait qu’il était impossible : « qu’on se prépare depuis un mois et que le jour-j, les autorités veuillent nous exclure de l’organisation pour faire de la récupération ».
Ne voulant donc pas obtempérer, les jeunes décident de défier les autorités et s’adressent à la foule : « On a tenu le discours devant les jeunes, devant le monde que nous avons drainé vers nous. Quand nous avons fini de tenir notre discours, nous sommes sortis. C’est lorsque nous sortions, que les autorités sont rentrées. Nous les avons laissées, parce que notre programme était déjà fini », affirme Mamadou Habib Bah.
A la question de savoir si le discours ne contenait pas de paroles « déplacées », Habib Bah répond sans équivoque : « Notre Discours n’avait rien de politique. Le discours était adressé à la jeunesse, notamment celle de Labé. Le message poignant était de dire aux jeunes de travailler, il n’y avait même pas de revendications dedans », a-t-il conclut.
Cette mésentente est perçue comme «le début d’une rupture», entre jeunes et autorités de Labé.
ASD