Alors que les Guinéens dans leur majorité, attendaient un vibrant hommage à l’endroit de Kèlèfa Sall, ancien président de la Cour Constitutionnelle, décédé samedi 27 juillet 2019, le gouvernement Guinéen a tout simplement préféré faire de la nouvelle, un non événement. Depuis le décès de l’illustre magistrat jusqu’à son enterrement ce mardi, aucune communication officielle, ni un autre acte de reconnaissance n’est venue du Gouvernement d’Alpha Condé pour honorer sa mémoire pour ses nombreux et loyaux services rendus à la nation. Interrogé sur cette attitude « déshonorante » du pouvoir, Siaka Barry, président de Guinée Débout, parle de silence d’hypocrisie.
« C’est une indisponibilité pour le gouvernement de tarder à réagir, mais je crois que le gouvernement se trouve dans une certaine gêne. Car vous ne pouvez pas, vous acharnez sur le vivant d’un homme et jouer à l’hypocrisie sur sa dépouille mortelle. Ce n’est pas une chose facile pour le gouvernement, une situation très complexe, c(est avec acharnement et ignominie, que le gouvernement a combattu Monsieur Kelefa Sall, pour le seul motif qu’il s’est accroché à une conviction démocratique, dans le but de préparer l’ensemble du peuple de Guinée, à asseoir une institution forte à travers l’alternance qui est quand même l’une des caractéristiques de la démocratie. Si vous abattez un tel monsieur à cause de sa conviction, il vous serait très difficile de venir vous recueillir devant sa dépouille mortelle. En le faisant, vous êtes hypocrites aux yeux du peuple de Guinée. Je peux comprendre que le silence du gouvernement est un silence gênant, mais aussi un silence de façon très gênée », estime l’ancien ministre des sports et de la culture.
Tout comme ses pairs de leaders politique de l’opposition, Siaka Barry, s’est aussi acquitté de son devoir moral en adressant ses vifs hommages à Kèlèfa Sall et ses condoléances à sa famille et au peuple de Guinée.
« Comme tous les guinéens, je m’incline pieusement devant la mémoire de l’illustre disparu. Kelefa Sall, a été l’un des éminents magistrats, il a poussé sa carrière jusqu’au trône, au-dessus de la cour constitutionnelle. Ce qui est quand même rare dans la carrière d’un individu », affirme le président de Guinée Débout.
Selon, lui, ce sont des actes louables qui ont été remarqués pendant les sept ans de l’homme à la tête de la Cour Constitutionnelle.
« Il y a un seul acte qui reste gravé dans la mémoire des guinéens, c’est son discours lors de l’investiture du président Condé, où il a eu le courage d’interpeller le président et l’alerter de ne pas se laisser emporter par l’ambition des sirènes révisionnistes. Donc, il a tenu un discours très précurseur, aujourd’hui, nous sommes en train de vivre ce qu’a été dit par le feu Kelefa Sall. Nous ne pouvons que saluer la mémoire d’un tel homme et demander l’ensemble des guinéens de lui réserver dans leur prière, une place de choix. Nous présentons toutes nos condoléances à la famille biologique, professionnelle et au peuple de Guinée », déclare Siaka Barry.
Si la disparition de l’ancien membre de la commission de transition est une perte énorme pour ses collègues, sa famille et ses amis, elle est aussi une énorme perte pour les opposants à la modification constitutionnelle.
Mamady Kansan DOUMBOUYA