Au moment où l’Etat Guinéen, à travers le Ministère des Travaux Publics, s’est engagé dans la reconstruction des voiries publiques de Conakry, des interrogations naissent sur le choix des routes concernées. Plusieurs routes secondaires non les moindres dans les différentes communes n’ont pas été concernées malgré leur état de dégradation très poussée. C’est le cas notamment de la route secondaire qui quitte le rond-point de Matoto en partance vers l’escadron de Cosa, passant par la cité CBK et Simbaya. Cette route qui peut permettre la réduction du file des embouteillages à Matoto et au rond-point de Cosa, se trouve aujourd’hui bloquée par la stagnation des eaux de pluie. Plus de passage pour les automobilistes. Les populations riveraines, interpellent l’Etat à y faire face pour éviter d’autres conséquences.
Cette route longue de 2km, quitte le rond-point de Matoto pour finir sur la T1 au niveau de la Gendarmerie de Cosa. Depuis plusieurs moments, elle se trouve dans un état de dégradation très poussée. Des nids de poules se constatent partout malgré sa fréquentation très dense surtout quand il y a des embouteillages aux rond-points de Cosa et de Matoto.Depuis l’annonce des grandes pluies, ce tronçon est devenu impraticable. Les taxis qui faisaient le transport entre Cosa et Matoto, passent actuellement par l’autoroute. Moussa Soumah, chauffeur de taxi, pratique ce tronçon depuis 7ans.
<< Vraiment nous sommes fatigués par l’état de cette route. A chaque voyage, tu es obligé d’envoyer ta voiture au garage au risque d’arrêter le travail. Les clients ne viennent plus à cause de la dégradation de la route >>, a-t-il expliqué.
Momo Bangoura, un autre conducteur, trouvé auprès de sa voiture en panne, ne cache pas sa déception.
<< Je ne comprends rien, nous entendons tous les jours à travers les radios, que l’Etat est en train de réhabiliter nos routes, mais chez nous ici on ne voit rien >>, exprime Momo Bangoura.Un citoyen riverain rencontré sur les lieux, accuse le président de l’assemblée nationale d’être de mauvaise foi pour réparer cette route.
<< Tous les jours, le cortège de Claude Kory Kondiano, passait ici. Une fois, nous avons barricadé la route pour attirer son intention mais en vain. Il nous avait même promis, mais c’est rester lettre morte. C’est vraiment regrettable >>, s’indigne Mamadou Cellou Baldé.
Selon les informations recueillies auprès des anciens du quartier, la route dont il s’agit, a été bitumée par les russes depuis les premières heures de l’indépendance. Cela fait déjà 61 ans sans qu’elle ne connaisse une seule rénovation.
<< Je suis vraiment fatigué de cette route. La circulation est bloquée, on est obligé de garer la voiture ici, les passagers traversent ces eaux pour rejoindre l’autre côté afin de s’embarquer dans d’autres taxis qui se garent là-bas aussi. A chaque voyage, nous sommes contraints d’amener les voitures au garage. Nous avons crié sur tous les toits, nous avons été chez le chef de quartier pour qu’ils rencontre les autorités mais jusque-là aucune suite >>, nous confie un autre chauffeur.Dans cette partie de la capitale, certains citoyens s’interrogent si vraiment l’existence de l’Etat.
<< Je n’ai jamais vu une telle dégradation jusqu’à bloqué la route dans une capitale, vraiment c’est grave. Les autorités ont démissionné, nous sommes abandonnés à nous même >>, estime Fode Soumah.
La crainte de voir une inondation se produire un jour dans les quartiers riverains, animent tous les habitants. C’est pourquoi Sekou Kanté, invite l’Etat à agir le plutôt que possible pour éviter le pire. D’ici là, les riverains de cette route, devront continuer à assister impuissamment leur passage bloqué par la stagnation d’eau de pluie.
Mamady Kansan DOUMBOUYA