À l’issue de la réunion à Pékin pour le suivi des mesures annoncées lors du Forum sino-africain (Focac), en septembre dernier, plus de 200 accords de coopération ont ou vont être signés entre les différents partenaires.
Les relations entre la Chine et le continent africain sont au beau fixe. « Elles n’ont jamais été meilleures », a même assuré Zhang Xuguang, le vice-président de la Banque de développement chinoise, lors de la réunion de suivi de la troisième édition du Forum de coopération sino-africain (Focac, en anglais), organisée à Pékin en septembre 2018.
Dix mois plus tard, la Chine a convié à nouveau les représentants des 54 pays africains, pour faire le point sur l’avancée des huit initiatives majeures alors annoncées par le président Xi Jinping devant ses homologues africains. À commencer par le décaissement des 60 milliards de dollars promis par le chef de l’État chinois sur la période 2019 – 2021, pour le financement de 880 projets à travers le continent.
Plus de 400 représentants africains, dont 80 ministres et secrétaires d’État, ont répondu à l’invitation du gouvernement chinois pour participer à ce dialogue, organisé les 24 et 25 juin au prestigieux centre de Diaoyutai, également utilisé comme résidence d’accueil pour les chefs d’État étrangers en visite officielle à Pékin.
Pas sûr que les ministres africains aient eu le temps de profiter des charmes de l’ancien palais des empereurs Qing, tant le programme a été chargé pendant ces 48 heures, durant lesquelles les entretiens bilatéraux ont succédé aux conférences multilatérales organisées entre les officiels africains et leurs hôtes, en présence des représentants des neuf organismes chinois de financement.
Plus de 200 accords de coopération
Des rencontres fructueuses, puisque plus de 200 accords de coopération ont ou vont être signés entre les différents partenaires. « Ce qui illustre le dynamisme des relations économiques entre notre pays et le continent », a insisté Qian Keming, le vice-ministre chinois du Commerce, lors de la séance de clôture.
Ce dernier est bien placé pour mesurer cette vitalité, puisque depuis le début de cette année, le rythme des échanges commerciaux – qui ont représenté 220 milliards de dollars en 2018 –, s’est encore accéléré pour progresser de 3 % et atteindre les 85 milliards de dollars, pendant que les investissements directs étrangers (IDE) chinois sur le continent augmentaient dans le même temps de 20 %, à hauteur de 1,5 milliard de dollars.
Le ministre en a également profité pour rappeler les avancées constatées depuis 2018. La ligne de crédit supplémentaire de 20 milliards de dollars a déjà permis la réalisation du port de Maputo au Mozambique, l’électrification d’une partie de l’Angola, ainsi que le démarrage de projets ferroviaires en Égypte et routiers en Côte d’Ivoire. Les 10 milliards de dollars, destinés à encourager l’installation d’entreprises chinoises sur le continent, ont motivé plus d’une centaine d’entreprises à tenter le pari africain, pendant que le fonds spécial de 5 milliards de dollars, prévu pour soutenir les exportations africaines vers le marché chinois, a ouvert la porte à plus de 350 produits agricoles du continent, comme le soja éthiopien.
Un modèle qui se veut « gagnant-gagnant »
En s’appuyant sur la réalité des chiffres, le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Chen Xiaodong, a eu beau jeu, un peu plus tôt dans la journée, de rappeler le modèle gagnant-gagnant qui, selon lui caractérise une coopération sino-africaine basée sur « l’honnêteté et la solidarité », dénonçant au passage les campagnes mensongères qui accusent la Chine de néo-colonialisme et d’endetter le continent.
Il s’est trouvé un allié de circonstance en la personne du président ougandais, Yoweri Museveni, invité d’honneur de la conférence et qui a profité de cette tribune pour entonner les accents marxistes de sa jeunesse et dénoncer l’impérialisme occidental dont a été victime l’Afrique par le passé. Il a également rappelé les 10 goulots d’étranglements qui, selon les économistes, limitent le développement économique du continent, sans trop s’attarder sur le dixième d’entre eux, à savoir le manque de démocratie.
Lui, comme Amadou Ba, le ministre sénégalais des Affaires étrangères, se sont davantage attardés sur la fragmentation du continent et sur la nécessaire intégration sous-régionale, seule à même de créer des marchés économiquement viables. Le chef de la diplomatie sénégalaise a souligné l’importante contribution de la Chine sur ce dossier, notamment en matière d’infrastructures, avec la réalisation de 10 000 km de routes, 6 000 km de voies ferrées, 30 ports et 20 aéroports.
« Depuis dix ans, la Chine est chaque année le premier partenaire de l’Afrique en matière de développement, avec au total plus de 100 milliards d’investissements réalisés », a rappelé Amadou Ba, qui travaille déjà sur la prochaine édition du Focac, prévue pour se dérouler en 2021 à Dakar.
Source : Jeuneafrique