Deux policiers viennent d’être mis aux arrêts dans le cadre de l’enquête sur l’affaire dite » écrasement des passeports ‘’. Ils relèvent tous les deux de la Direction de la police de l’air et des frontières (DCPAF). Cette direction a été accusée par une dame appréhendée par les enquêteurs ce week-end, qui reconnaît avoir bénéficié du soutien des agents de la DCPAF pour s’offrir un nouveau passeport avec une nouvelle identité.
L’affaire dite » écrasement des passeports ‘’ au ministère de la sécurité et de la protection civile connaît un nouveau rebondissement. L’inspection générale des services de police, a mis le grappin la semaine dernière, sur la nommée Fatoumata Baïlaou Diallo. Cette dame en complicité avec des cadres de la DCPAF, a reçu un nouveau passeport avec une nouvelle identité, Fátima Diallo.
Au cours de l’interrogatoire, elle reconnaîtra sans ambages qu’il ne s’agit pas de deux personnes distinctes, Fatima Diallo et Fatoumata Baïlaou Diallo, sont la même personne. Ce qui du moins, apparaît comme un véritable camouflet pour le Directeur Central de la police de l’air et des frontières qui, faut-il le rappeler, est le seul détenteur du code d’accès permettant l’écrasement des passeports.
Pourtant, Lamine Keita, dans les grandes gueules de la radio Espace, avait affirmé la semaine dernière, que Fatima Diallo et Fatoumata Baïlaou Diallo, sont deux personnes différentes.
Cette pratique d’écrasement des passeports et par ricochet de changement d’identité des individus, est un réseau mafieux qui déshonorent la Guinée et jettent un discrédit sur les documents administratifs guinéens. Au prix de modiques sommes variant entre 3 à 7 millions, mettant ainsi la respectabilité de la Guinée entamée.
Pour ne rien arranger, selon un dernier rapport des enquêteurs datant du 10 Mai, un citoyen a encore bénéficié d’un écrasement de son passeport. Keïta Campbell Amara, détenteur du passeport numéro 00005463 s’est vu octroyer un autre passeport avec le numéro 00467719 et l’identité Keita Amara Campbell.
Ces petits arrangements nocifs, ont eu l’effet de donner la Guinée en spectacle sur la scène internationale. Deux joueurs du Syli des moins de 17 ans, sont suspectés détenir chacun, deux passeports avec des dates de naissance différentes. Cette annonce de la CAF ce week-end, a crée une onde de choc en Guinée car, le pays risque d’énormes sanctions et surtout, il pourrait être la risée du monde du football dans les jours à venir.
L’inspection des services de police a déjà mis aux arrêts deux policiers relevant de la DCPAF et d’autres arrestations pourraient suivre.
Dossier à suivre…
Mamoudou Babila KEITA