146 familles accusent la direction générale du projet Souapiti de manœuvres frauduleuses, et de corruption. Ces familles sont installées depuis des siècles sur le site qui abrite aujourd’hui le barrage hydroélectrique de Souapiti, dans les localités de Maleya, Yenguissa et Konkouré.
A l’entame du projet, lors des prises de contact avec les communautés riveraines, il leur a été demandé par les représentants de trouver un site de leur choix où elles seront recasées. Ensuite, les mêmes émissaires, membres de la direction générale du projet, promettrons aux populations que les bras valides des villages impactés, seront recrutés pour les tâches moins techniques.
Conformément à cet accord, les communautés vont choisir le site de Siraforêt précisément Tenguemadin-tafory, une zone située à 27 kilomètres de Kindia où les populations partagent les mêmes cultures et la même langue qu’elles. Elles affirment avoir été surprises du changement de leur choix et ce, de façon unilatérale par Monsieur Keita, Directeur environnement du projet. Son acolyte de terrain Monsieur Kanté, tous couverts par le Directeur général du projet Souapiti Amara CAMARA. (Voir document)
Ces communautés de l’ethnie soussou, accusent formellement les autorités sous-préfectorales conduites par le président de la CRD Monsieur Elhadj Kerfala Soumah alias Fala. Ce dernier, aurait proposé cinquante millions de francs guinéens et trois maisons gratuites au doyen des sages des communautés riveraines, afin qu’il oblige les siens à accepter d’aller à Kinfaya, une zone choisie par le projet Souapiti. Cette zone n’est pas propice à l’agriculture, activité principale pourtant de ces communautés.
Le site du projet Souapiti, touche deux communautés situées de part et d’autre de chaque rive du fleuve Konkouré. Les communautés soussou et peulh. Chacune d’entre elle, a choisi un site qui sied à sa tradition et à son activité économique.
La communauté peulh délocalisée vers Telimelé, se plaint au même titre que les soussous. Les styles d’habitations, l’orientation des maisons, les distances entre les bâtiments, tous ces paramètres ont été foulés au sol par la Direction du projet Souapiti. Plus de 2000 personnes sont concernées par ce plan de délocalisation.
Ce projet qui ne date pas de l’ère Alpha Condé, tenait compte et dans les moindres détails, des conditions de recasement des populations riveraines. Du nombre d’arbre fruitiers jusqu’à la spécificité des bâtiments à construire, tout est pris en compte dans un document pilote présenté aux fils ressortissants des localités touchées. C’est parce qu’elles ont une haute estime de la république et de l’intérêt collectif, que ces milliers de familles ont accepté sans rechigner, d’abandonner leur terre pour le bien commun. Elles abandonnent par dessus bien plus : leurs cimetières où reposent leurs morts et parmi eux, les fondateurs des différents villages.
Chez nos voisins, en cote d’ivoire, le barrage de Soubré a crée 3000 emplois directs, 5 cités modernes et construit 381 logements de 2 à 5 pièces en fonction des besoins exprimés. Pourquoi faut-il que la Guinée donne toujours le mauvais exemple surtout pour un projet figurant au cœur de l’agenda du président Alpha Condé ?
La Direction générale de Souapiti a informé l’ensemble des familles concernées, qu’il ne leur reste plus que 10 mois avant que les eaux du barrage n’envahissent leurs villages.
La rédaction