Les différents résultats des examens nationaux, ont été proclamés dans le courant des dernières semaines. Ces examens qui ont encore enregistré une grande régression cette année, sont au cœur de tous les commentaires. Pour mieux cerner les causes de cet échec, les acteurs de l’éducation ne cessent de s’exprimer, afin d’édifier la lanterne du public. Dans ce chaud débat, le SLECG d’Aboubacar Soumah demeure au centre des attaques. Le principal concerné, sort de son silence pour dédouaner son mouvement syndical.
Aboubacar Soumah, est le principal meneur de la grève des enseignants qui a secoué le secteur de l’éducation tout au long de cette année scolaire. Aujourd’hui, lui et sa troupe, sont accusés de la faible admission dans les différents examens nationaux. Les accusations ont finalement suscité l’ire de l’homme. Chez lui au Syndicat Libres des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG), la raison de cet échec est connue de tous. Il accuse d’abord le budget alloué au département de l’éducation, ensuite dénonce un fiasco.
« C’est le plus faible pourcentage de la sous-région. Entre 12 et 13% dont la plus part est d’ailleurs résorbée par les salaires. Ce qui va dans les infrastructures, dans le suivi, dans la surformation, est nul », déplore-t-il.
Aussi, ajoute-t-il, « Le militantisme a prévalu dans tout le processus de déroulement des examens. Le choix des sujets, le choix des surveillants, le choix des correcteurs, des superviseurs… Tous sont des militants du RPG. Les enseignants compétents sont mis de côtés. Donc, aujourd’hui nous assistons à une politisation à outrance du système éducatif guinéen. Ce qui fait qu’on ne doit pas s’attendre à un résultat escompté», a mentionné le numéro 1 du SLECG.
Selon Aboubacar Soumah, cette faible admission notamment, au BAC dénote de la volonté de l’État à fermer les universités privées.
<< Le gouvernement, dans l’objectif de mettre les universités privées de côté, puisqu’ils ont déclaré qu’il n’y aura plus d’orientation dans les universités privées dans trois ans, ils sont dans cette optique-là. Chaque année, les pourcentages ne font que régresser parce qu’ils ne veulent pas que le surplus soit orienté dans les universités privées. Au lieu que le bac soit un examen, c’est plutôt un concours parce qu’ils ont un barème qu’ils ont fixé. Dès que ce quota est atteint, on bloque et les autres-là, même s’ils sont admis, on les met de côté », précise le syndicaliste
Concernant les accusations faites par l’opinion à son encontre, le syndicaliste qualifie ses détracteurs de zélés.
« Ce n’est pas l’opinion publique qui nous accuse. C’est certains zélés, des militants qui nous accusent de cela. Sinon, ni la population, ni les élèves et ni les parents d’élèves ne peuvent nous accuser parce que tout notre souhait est de donner de la bonne formation », se blanchi le Camarade Soumah.
Parlant des statistiques, l’enseignant trouve qu’elles sont fausses et exige la publication des vrais résultats. Cette réaction du principal déclencheur de la grève, présage-t-elle une nouvelle résistance entre sa troupe et l’Etat ?
Mariam KANTÉ