La commune de Kaloum, centre administratif et siège du pouvoir de Conakry, est en feu depuis minuit de ce lundi 18 décembre 2023. C’est le plus grand dépôt de carburant, non loin du port autonome qui a explosé cette nuit à la grande surprise des citoyens. Le bruit violent a retenti jusque dans certains quartiers de la banlieue. Le violente secousse n’a laissé personne sur ses oreillers dans cette partie de la capitale. L’intensité des flammes a provoqué de vives inquiétudes chez bon nombre de citoyens qui ont très vite choisi d’évacuer leurs maisons pour se mettre en sécurité.
Sur le terrain, du constat de notre rédaction, depuis l’annonce de la brusque nouvelle à notre desk à 00h 15mn jusqu’à 5h du matin, la panique s’est emparée de la ville. Les habitants des quartiers proches de Kaloum dans les communes de Dixinn et Matam, ont passé la nuit sur pieds. Partout, sur le long des routes, dans les carrefours et devant les concessions, les citoyens se montrent désemparés.
Sur le long de l’autoroute, les véhicules continuent de circuler comme si de rien n’était. Par contre, nous avons constaté plusieurs mouvements de camions citernes quittant Kaloum vers la haute banlieue.
Au carrefour de la mosquée Fayçal, un dispositif sécuritaire composé d’un véhicule blindé de combat du groupement des forces spéciales, des pickups de police et de gendarmerie sont visibles sur les lieux. Une barrière de sécurité est installée pour empêcher tout accès à Kaloum.
Devant le camp Camayenne, plusieurs militaires en béret rouge sont en éveil. A quelques mètres de leur position, un autre véhicule blindé de combat des forces spéciales est positionné dans les alentours du centre islamique de Donka.
Au quartier Cameroun non loin du pont 8 novembre, la chaussée est inondée de personnes. La barrière érigée à la montée du pont par des équipes mixtes de policiers et gendarmes, interdit à tous de franchir le pont. Sur place, un autre blindé militaire est orienté en direction de la corniche de Camayenne.
Plusieurs hommes armés du groupement des forces spéciales sont en position avancée sur le côté qui mène au centre culturel Franco-guinéen.
Sous le pont, les forces de défense et de sécurité sont très présentes avec un autre blindé et des pick-ups. De même au carrefour Moussoudougou, qui sert de canal d’évacuation pour les citoyens qui cheminent pour rejoindre la banlieue.
Au cours de nos tentatives pour accéder à Kaloum, une source militaire nous a conseillé que cela était une décision imprudente. Cependant, affirme-t-elle, « toutes les dispositions sont prises pour évacuer les autres citoyens en détresse vers le palais du peuple. Personne n’est autorisé à rentrer en ville à part les sapeurs-pompiers et les éléments des forces spéciales qui sont en patrouille dans Kaloum et environs ».
Durant notre périple qui a duré toute la nuit, nous avons aperçu plusieurs pick-ups des forces de défense et de sécurité en mouvement. D’autres étaient stationnés dans plusieurs carrefours.
A 4h du matin, le camion citerne des sapeurs-pompiers de l’aéroport, était déjà de retour alors que le feu était loin d’être maîtrisé avec des flammes visibles dans le ciel de Kaloum.
Pour l’heure, aucune information n’a filtré sur les circonstances réelles de ce drame qui a fait plusieurs dégâts matériels et des blessés. Des sources affirment aussi des cas de morts, notamment des hommes en uniformes qui étaient de garde sur le site de l’explosion.
Mamoudou Babila KEITA