Depuis plus d’un mois, un groupe d’aviculteurs essuient les refus du ministre de l’Agriculture et de l’élevage, de leur délivrer une autorisation d’importation de poussins en Guinée. Le ministre insiste et persiste que ces éleveurs doivent acheter les poussins d’un jour, destiné à la ponte avec les accouveurs locaux.
La corporation des aviculteurs traverse depuis plusieurs mois, une crise liée à l’importation des poussins en Guinée. D’un côté, un groupe d’industriels du domaine, qui exige des autorités l’interdiction de l’importation des poussins pendant d’autres militent en faveur d’une autorisation. Ces derniers estiment que les accouveurs guinéens produisent des poussins moins performants et moins résistants que ceux importés.
« Si le ministre de l’élevage veut qu’on achète avec les accouveurs Guinéens, ça ne pourra pas aller. L’année dernière, l’alvéole était à 60 milles. Cette année, si l’Etat ne fait pas face à notre réclamation, dans les cinq (5) prochains mois, on n’aura pas d’œufs pendant le mois de Ramadan. L’alvéole sera entre 80 et 100 milles fg et ce ne sera pas la faute des éleveurs. Nous travaillons avec nos propres moyens, ce n’est pas une subvention de l’Etat et il n’y a pas de banque agricole ici ni de banque de l’élevage », s’indigne Hadja Salematou Bangoura, avicultrice.
Si la décision du ministre interdisant l’importation des poussins au profit des accouveurs Guinéens parait louable, son impact sur le terrain est désastreux, selon Ibrahima TRAORE qui dit avoir presque tout perdu dans sa ferme après avoir acheté les poules pondeuses guinéennes.
« Ce qu’on a fait comme enregistrement avec mes collègues victimes, c’est plus de 5 milliards 600 millions de francs guinéens perdus. Nous, nous préférons acheter les poules pondeuses ailleurs, et même si c’est à 20 milles, on est prêt. Mais les poules de chair, on peut acheter cela ici sans problème », indique-t-il.
Pour le moment, le ministre de l’élevage n’a pas donné suite à nos sollicitations pour avoir sa version des faits.