Le déroulement de la transition en Guinée fait réagir plusieurs acteurs et organisations sociales. Depuis maintenant plus d’une année dans cette période d’exception, plusieurs Guinéens se posent des questions en lien avec le retour à l’ordre normal. C’est dans ce cadre que les responsables du comité d’initiatives citoyennes qui étaient en conférence de presse ce jeudi à la maison commune des journalistes à la minière ont statué sur des questions liées à un retour à l’ordre constitutionnel.
Le porte-parole de cette structure après une rétrospection sur le parcours de la Guinée depuis l’indépendance a avancé au nom de son organisation quelques points qui devraient être pris en compte dans la nouvelle constitution en élaboration.
« La nouvelle Constitution devrait normalement être l’œuvre non pas du CNRD/CNT, mais d’une Assemblée Nationale constituante élue par la population pour cette mission. Pour éviter le risque énorme d’une nouvelle autocratie, il faut remplacer la gouvernance personnelle de l’Etat avec un PR (Président de la République) tout-puissant, par une gouvernance collégiale composée des trois premiers de l’élection présidentielle, qui se constituent en Conseil Présidentiel (CP). Le premier devient PR et Chef de l’Etat, le second devient VP (Vice-président) et Chef du Gouvernement, le troisième devient VP chargé des ressources humaines et financières de l’Etat », suggère Elhadj Amadou Sadio Bah.
Dans la même lancée, il fait également des recommandations afin de lutter contre les coup d’Etat en répétition en Guinée. Pour Elhadj Amadou Sadio Bah, le seul moyen propice pour accéder au pouvoir reste les élections.
«Pour mettre fin à la propension des FDS (Force de Défense et de Sécurité) à faire des coups d’Etat militaires pour s’imposer à la tête de l’Etat, il faut prévoir clairement que désormais toutes personnes qui utiliseraient les moyens des FDS pour prendre le contrôle de l’Etat seraient traduites devant les cours d’assises du système judiciaire. CMRN, CNDD, CNRD, ça suffit ! Les crises de régime politique doivent se résoudre exclusivement dans les urnes par les électeurs », a-t-il indiqué
Selon Elhadj Amadou Sadio Bah, certaines actions menées par la junte au pouvoir n’ont pas leur raison d’être, notamment rebaptisation de l’aéroport international de Gbessia au nom d’Amend Sekou Touré, ancien président de la République de Guinée et la remise de la villa de belle vue à la famille de ce dernier.
Mariame Sylla