Ce mardi 21 février 2023, le monde entier a célébré cette journée qui s’inscrit dans le cadre de promouvoir des langues locales propres à chaque pays aux quatre coins du monde. En Guinée, cet événement est méconnu par bon nombre de citoyens. Selon les défenseurs des langues du terroir, elles (langues) doivent être un vecteur de développement linguistique pour chaque pays. C’est le cas d’Aguibou Sow promoteur des langues nationales en Guinée qui déplore d’ailleurs la non-prise en compte de cette journée par les autorités de la transition.
« C’est très compliqué de dire que la Guinée n’est pas en marge de cette célébration parce qu’il n’y a pas à ma connaissance une communication officielle du gouvernement pour la célébration de la journée internationale des langues maternelles. Le premier combat on aurait pu faire, c’était de promouvoir ces langues à la face du monde entier. Lorsque nous peuples colonisés par la France avons voulu votre indépendance, on a pas daigné revenir sur nos langues. Ce qui veut dire, qu’on est toujours dans la domination linguistique. La preuve est que je suis en train de vous parler en français. J’aurais bien aimé que cela soit dans une langue locale. »
Aguibou Sow regrette du fait que les langues nationales guinéennes sont moins considérées dans les communications quotidiennes de certains citoyens :
« Si je fais l’autopsie de nos langues, je vous dirais que nous avons des langues qui sont dans un état comateux qui risquent de disparaître dans le futur. Il est très rare de voir aujourd’hui un jeune guinéen, vous lui demandez son numéro de téléphone qu’il vous le donne dans une de nos langues nationales. Il vous répondra toujours en français, on a à peu près perdu l’usage des nombres des jours de la semaine et c’est par là commence l’enterrement de nos langues», déplore ce formateur en langue poular avant de faire quelques recommandations pour la survie de nos langues.
« On peut quitter du français pour parler dans nos langues. Mais il faut une politique linguistique. Donc un aménagement du programme pour le retour des langues nationales dans les services publics et à l’école. Et il faut un engagement personnel de la population », aconclu notre interlocuteur.
Si les années précédentes, cette date était célébrées avec beaucoup d’engouement, il faut préciser que cette année, elle est passée presqu’inaperçue en Guinée.
Mariame Sylla