La deuxième étape du procès des événements du 28 septembre a été entamée ce mardi au tribunal criminel de dixinn délocalisé à la cour d’appel. Après le tour des accusés à la barre, place aux différentes parties civiles au titre de témoins de donner leurs versions des faits de ce massacre malheureux. À la barre, c’est Oury Baillo Bah qui a été le premier comparu en tant que partie civile pour faire son témoignage complet sur la mort de son jeune frère, Elhadj Hassan Bah, tué le jour de la manifestation appelée par les forces vives de la nation d’alors pour protester contre une éventuelle candidature du président Moussa Dadis camara.
Assis dans un vélo roulant et narrant les circonstances dans lesquelles son jeune frère a trouvé la mort, l’homme n’a pas pu retenir ses larmes durant une bonne partie de sa narration.
Infirme de son état, cet avocat de formation confirme ne pas être au stade au moment des faits, mais dit resté en contact avec Elhadj Hassan Bah (son jeune frère) au téléphone jusqu’à son dernier souffle.
Ayant appris par voie de presse ce massacre, le jour du 28 septembre 2009, Oury Baillo Bah est sorti de sa maison avec deux de ses sœurs à la recherche de leur frère de l’hôpital Ignace Deen jusqu’au camp Alpha yaya Diallo en passant par l’hôpital donka où il affirme avoir vu le ministre de la Santé d’alors accompagné des bérets empêchant tout accès aux parents des victimes à la morgue de cet hôpital. Convaincu de la mort de son frère au stade, ce jour-là, il montre une photo au tribunal où apparaît le corps de ce dernier aligné avec d’autres cadavres.
Tout au moins, Oury Baillo Bah demande au tribunal de jouer son rôle dans ce dossier pour que les coupables soient punis afin que les victimes soient rétablies dans leurs droits.
Mariame Sylla