La patience et le silence, sont deux « armes » de la lutte politique dont Alpha Condé n’a jamais cessé de louer les vertus. Un an après son éviction du pouvoir par le Colonel Doumbouya, le soldat de la légion étrangère qu’il a adoubé comme un « fils » pour le porter à la tête de son unité discrète dénommée « groupement des forces spéciales », l’heure ne semble plus être favorable au silence et à la patience. Visiblement, leur résonance ne rime plus avec le contexte et ses objectifs du moment. Cependant, l’octogénaire homme politique, semble se tromper d’objectif et d’adversaire.
Un an après sa chute, Alpha Condé, depuis son exil istanbuliote, décide de briser le silence. Sa première sortie officielle a été son adresse écrite de vœux de nouvel an. Dans ce texte, Alpha Condé exprime clairement son refus d’accepter sa déchéance du pouvoir.
« Je suis et reste un président élu et très attaché à la démocratie, à l’Etat de droit, au respect de nos valeurs de liberté et de dignité ».
Quelques semaines après, Jeune Afrique rapporte dans un article que l’ancien président estime que : « la direction nationale du RPG-arc-en-ciel son parti, a largement failli lors du coup d’Etat en préférant se mettre à l’abri que d’organiser la résistance ».
Alpha Condé aurait aussi des dents contre certains de ses cadres, notamment son Premier ministre Dr Ibrahima Kassory Fofana et son ministre de la Défense, chargé des affaires présidentielles Dr Mohamed Diané. De là, se posent des questions : de quelle direction nationale du RPG parle-t-il ? Quelle forme de résistance souhaitait-il de son parti contre des hommes qu’il a armés ? Ses cadres, l’ont-ils trahi ?
Pour tenter de répondre avec exactitude à ces interrogations, nul besoin n’est de fouiller dans la grotte d’Ali-Baba ou de lire les papyrus Égyptiens. Il suffit de mettre Alpha Condé lui-même devant ses propres responsabilités.
Premièrement, en parlant de la direction nationale du RPG, il faut dire qu’au moment de la prise du pouvoir par le Colonel Doumbouya et ses hommes, le parti d’Alpha n’avait plus de direction.
Pour ceux qui ne le savent pas, Alpha Condé, au lendemain de son élection pour le compte du » 3ème mandat », a pris la décision de changer son adresse téléphonique. Ses nouveaux numéros n’étaient tenus que par quelques individus politiquement »moins efficaces » pour la plupart. Les vrais soutiens, combattants et compagnons de lutte du RPG, avaient été presque tous relégués au second rang. Peu de personnes de son parti et dans son entourage parvenaient à l’avoir. Les quelque rares d’entre eux dont les accès étaient ouverts à la Présidence, ne semblaient plus audibles.
Secondo, au sortir de la même Présidentielle 19 octobre 2020, des cadres du RPG-arc-en-ciel, soucieux de l’avenir de leur parti qu’ils considèrent comme un « patrimoine », ont tenu des réunions au siège du parti. Les résolutions avaient été consignées dans un mémorandum adressé à Alpha Condé. Les propositions faites portaient à la fois la situation politique du pays et du parti RPG-arc-en-ciel. Patatras, les langues murmureuses de Sekoutoureya les ont prêtés toutes intentions « malsaines » et « complotistes ».
Le grand chef dans sa confiance aveugle aux « affabulateurs », va décider en janvier 2021, de suspendre tous les cadres signataires dudit mémo à la fois des instances du parti et dans leurs fonctions administratives. Alpha Condé va jusqu’à ordonner au secrétaire permanent de fermer le siège du parti. S’il n’avait pas procédé ainsi, peut-être qu’il aurait été sauvé des événements du 5 septembre 2021.
Troisièmement, Alpha Condé, après 10 ans de règne, n’a jamais songé à se trouver un successeur. Avec la venue de Dr Kassory Fofana au sein du RPG-arc-en-ciel, toutes les attentions ont été cristallisées sur l’homme. Les cadres et militants dans leur écrasante majorité, voyaient en lui le potentiel remplaçant du Président Condé. Tous étaient unanimes sur son charisme et sa personnalité d’homme d’Etat. Mais son leadership à la tête du parti n’a pas été confirmé et la longue attente du congrès devant aboutir à la désignation d’un Président, n’arrivera jamais à sa fin jusqu’au 5 septembre 2021. Dans un tel climat, Alpha Condé pouvait-il espérer d’une action de résistance d’un parti en manque de leadership ?
Par ailleurs, au RPG, d’aucuns estiment que le Président Alpha a éprouvé de la « jalousie » face à la popularité grandissante de son Premier ministre au sein de sa formation politique. Ce qui aurait valu à Kassory des actions de sabotages et de contestations venant de certains militants et responsables du parti entretenu par le Professeur lui-même.
Delà, il faut dire que le « père » du RPG-arc-en-ciel, n’a pas su jouer pleinement son rôle pour sauver son héritage au profit de tous ses enfants. Si fait que le navire jaune flotte à tout rythme de vent depuis que les militaires se sont emparés du pouvoir politique. Les conséquences les plus visibles sur le terrain sont le basculement à 190°C de plusieurs inconditionnels du parti dans le soutien au tombeur d’Alpha Condé et le manque d’unanimité autour du comité provisoire.
Dans l’article de Jeune Afrique, le Secrétaire Général du RPG dont on loue les efforts dans la gestion provisoire des affaires du parti, avant le 5 septembre 2021, était moins que rien pour Alpha Condé. Il était rejeté au dernier plan sans aucune autorité. Cela pour avoir déclaré sur une radio de la place qu’il souhaite un troisième mandat pour le RPG, mais pas pour Alpha Condé en personne.
Au regard de tout ce qui précède, Alpha Condé a-t-il le droit d’en vouloir à son parti ou de jeter en pâture ses anciens compagnons en détresse à la maison centrale ? On ne peut détruire sa toiture et espérer être à l’abri des intempéries de la nature.
Pour sa chute, ne doit-il pas questionner sa propre responsabilité que de vouloir jeter l’anathème sur son parti et ses cadres ? Y a-t-il pas lieu pour lui de se questionner sur la banalisation de sa garde du palais ? Ou encore de se remettre en cause pour la valorisation surdimensionnée et extravagante d’un homme au détriment d’une institution de défense ?
Ou, faut-il croire, que cette sortie dans Jeune Afrique, est une stratégie politique ? Une colère saine ? Ou un mauvais procès d’un homme résolument engagé dans la reconquête de son « fauteuil perdu » à « tout prix », alors que sa famille politique travaille à lui donner une bonne image, valoriser ses acquis et préserver l’héritage du RPG en l’honneur aux décennies de luttes politiques acharnées parfois au péril de leurs vies ?
C’est vrai, nous croyons que c’est un « grand homme » qui a échoué dans la conservation de son pouvoir. Mais nous croyons aussi que sa grandeur d’esprit et son expérience politique ne l’ont pas quitté d’abord pour sauver son parti et honorer ses cadres pour leur résilience malgré tout ce qu’ils subissent.
Mamoudou Babila KEITA
Voilà, je soutiens que tu as retracé le real film de ce qui a précédé et succédé le coup d’État du 5 septembre 2021 dans le parti le plus implanté dans le pays mais risque de s’effondrer, faute de leaders réels et d’unité dans les actions. Avec une jeunesse profondément divisée à cause des soutiens ça et là aux différents anciens dignitaires du régime membres du parti, mais parmi eux (anciens dignitaires membres du parti) il y 3n a qui veulent créer leur propre parti et puiser dans les fiefs du RPGArc-en-ciel, parti qui les a impulsés jusqu’à là où ils estimer avoir la réelle notoriété. Là, qu’ils se détrompent un peu, je précise à ce niveau que, le succès des résultats d’un combat collectif sous le kom d’un célèbre et aimable homme comme Alpha Condé par ses militants de tous les coins du pays est différent du succès eu étant seul à obtenir les résultats d’un combat à seul.
Seuls les grands esprits comprennent ce que je dis à ces militants ou anciens militants du RPGArc-en-ciel.
Je voulais écrire ✍ :
1- il y en a qui veulentcréer leurpropreparti et…
2- d’un célèbre et aimable homme comme Alpha Condé…