Le monde entier célèbre le 9 décembre de chaque année la journée internationale de la lutte contre la corruption et les pratiques assimilées. Cette année, la Guinée à l’instar des autres pays n’est pas restée en marge de cette célébration. Pour toucher un maximum de cible, plusieurs écoles de la capitale ont été sillonnées par les agents de l’agence nationale de la lutte contre la corruption. Le choix de ces écoles vise à amener les tout-petits à comprendre la nécessité de préserver la chose publique.
En conférence de presse, ce vendredi à la maison des journalistes, le secrétaire exécutif a expliqué aux Hommes de médias ce qui différencie son service de la cour de répression des infractions économiques et financières, une cour anti-corruption.
<<Toutes les interventions dans le cadre de la lutte contre la corruption disent qu’il faut faire trois choses de manière synchronisée. La première des choses, c’est de bien payer les gens, la deuxième, c’est la digitalisation, pour faire disparaître la liquidité et la troisième chose, c’est d’être sans pitié avec la répression. Tous les pays qui ont réussi à lutter contre ce fléau sont passés par là. À l’agence nationale, nous nous sommes un service de prévention et non une justice. Nous alertons, sensibilisons les citoyens pour qu’il y ait moins de cas. Alors que la justice, elle est répressive. Chez nous les trois piliers qui caractérisent la lutte contre la corruption sont la prévention, la détection et la répression. Nous ne faisons pas de répression comme la CRIEF.
La CRIEF est un tribunal, nous nous sommes un corps de contrôle à l’instar de plusieurs services tel que l’inspection générale de l’État, à l’instar de la CENTIF>>, a déclaré le conférencier.
Depuis l’avènement du CNRD, plusieurs efforts ont été consentis par les nouvelles autorités dans le cadre de la lutte contre la corruption en Guinée. Sékou Amadou Diallo secrétaire exécutif de cette agence cite pour exemple la revalorisation du budget alloué à ce service. Selon le conférencier, ce montant est passé de 500 millions à 22 milliards de francs guinéens. Une volonté salutaire au-delà celle politique. <<Sachez qu’il y a la grande et la petite corruption, c’est pourquoi il faut qu’ensemble, on se donne la main pour éradiquer complètement ce fléau. Nous nous sommes dans notre rôle, toutes les alertes données viennent de nous, nous pouvons nous auto saisir sur des faits lorsque nous apprenons dans les médias, nous menons les investigations dans la discrétion. Chez nous tous les dossiers en phase d’enquête nous avons l’obligation de garder le secret de l’instruction>>, a martelé le directeur exécutif de l’ANLC
Dans notre prochaine démarche précise l’orateur, <<nous allons nous attaquer aux deux entités concernées, le corrupteur et le corrompu. Parce qu’il n’y a pas de corrompu sans corrupteur. Nos enquêtes seront ouvertes aux sociétés et aux entreprises privées pour les pots-de-vin et commissions. Si elles sont retenues coupables ces sociétés seront bannies de l’obtention des marchés publics conformément à la loi. Nous sommes également en train de travailler sur un décret concernant la protection des lanceurs d’alertes>>, a conclut le directeur exécutif de l’agence nationale de la lutte contre la corruption.
Molayane