Considéré comme l’un des secteurs stratégiques d’un pays, le ministère de la Santé ne dispose que 7% du budget national en Guinée. Un taux très bas pour un pays ou le système de santé est encore très précaire. En dépit de cette réalité, le gouvernement de la transition a engagé de vastes chantiers pour vite combler ce retard. C’est ce que le ministre guinéen de la santé a defendu ce jeudi 1er décembre chez nos confrères de la télévision nationale.
Selon le docteur Mamadou Pété Diallo, plus de 50 centres de santés seront construits par le gouvernement d’ici la fin de la transition ceci pour combler le vide crée par la fermeture des cliniques clandestines.
<<Quand on venait, le budget de la santé était à 7% ce qui est loin de la norme recommandée par l’OMS qui est de 15%. Certes, il y a des efforts à fournir, mais ces 7% ce n’est pas rien.
L’autre point sur lequel nous travaillons, c’est celui des investissements. Sur ce titre-là, l’État nous avait accordé 178 milliards de francs guinéens et nous avons utilisé près de 45% de ce montant. Cela s’explique par le fait que l’État a décidé de mettre beaucoup d’accent sur la clarté, la transparence et la recevabilité de la gestion des marchés publics.
Mais sur l’ensemble du budget qui a été mis à notre disposition nous avons utilisé 64%. Dans ce montant hormis l’ouverture de l’hôpital Donka, nous avons entamé les travaux de construction de huit centres d’hémodialyse. Ceux qui en souffrent connaissent les dangers. Le seul moyen de rester en vie, c’est d’avoir trois séances d’hémodialyses par semaine. Nous n’avons qu’un seul centre en Guinée pour plus de 13 millions d’habitants et c’est ici à Conakry. Ce centre était construit pour 60 personnes aujourd’hui, il reçoit 300. Le président de la République ayant vu cela, m’a instruit de construire huit centres dans les capitales de nos huit régions pour un budget de 137 milliards de francs CFA. Nous avons sélectionné les entreprises, les travaux ont démarré, ces centres nous seront restitués au mois de juin prochain. Parallèlement, j’ai engagé une dépense de près de 45 milliards pour acheter toutes les machines d’hémodialyses et tous les médicaments qui vont être utilisés, avant l’inauguration de ces hôpitaux. Nous aurons le toit, ça en stock pour que nos compatriotes de l’intérieur ne viennent plus à Conakry>>, a déclaré l’ancien fonctionnaire des Nations unies.
Abordant la question relative à la fermeture des cliniques clandestines, le ministre Mamadou Pété Diallo ajoute.
<<L’autre aspect que le président a instruit que j’exécute, c’est la fermeture de toutes les cliniques clandestines, tous les points de santé non agréés et tous les points ou on opère les gens qui n’ont ni la qualité, ni la compétence, ni l’autorisation. Mais vous savez que nos compatriotes pour la plupart ne vont pas à l’hôpital quand ils sont malades, ils vont voir le docteur du coin, mais lorsqu’on ferme toutes ces cliniques, ils vont où ? Alors le président m’a dit quand vous fermez ça, vous nous construisez des centres de santé améliorés en lieu et place pour que la population puisse avoir accès. Il m’a alloué un budget de 185 milliards de francs, j’ai déjà signé les contrats, j’en construis 15 cette année qui sont déjà lancés et qui nous serons rendus en douze mois. Je vais construire 20 l’année prochaine et 20 en 2024 ce qui fera un total de 55 centres de santés améliorés à construire avant la fin de la transition pour remplacer les cliniques que nous aurons fermé. Hormis ces centres que je viens d’évoquer, nous envisageons également la construction de 4 hôpitaux régionaux à dimension CHU de 200 lits chacun. Nous avons eu un partenariat avec la France. Pour la réalisation du projet le coût est estimé à 298 millions d’euros qui sont déjà mobilisés>>, a expliqué le ministre de la Santé.
Molayane