Vers une nouvelle dictature en Guinée ? S’en a bien l’air. Plusieurs décisions visant à faire taire les voix dissonantes sont prises actuellement en Guinée. Le cas le plus récent est la décision de radiation d’un imam de ses fonctions sur toute l’étendue du territoire national. La mesure a été prise ce jeudi 15 septembre par le Secrétaire Général des affaires religieuses. Même si les motifs ne sont pas évoqués dans la note de sa révocation, tout porte à croire qu’Elhadj Yaya Camara est victime de ses « tons libres » à l’endroit de la junte au pouvoir.
Elhadj Yaya Camara, est un imam prêcheur qui fait actuellement des centaines de milliers de vues sur les réseaux sociaux à cause de ses « vérités » à l’endroit des autorités de la transition.
Cet imam qui fait dans la dénonciation des « dérives » du pouvoir, les difficultés de la vie des populations, et ses « appels » au retour à l’ordre constitutionnel, semblent être très mal perçus par le pouvoir en place. Récemment, dans une de ses vidéos, le prêcheur s’est adressé au Colonel Mamadi Doumbouya en ces termes : << le 4 avril 1984 personne n’osait défier Lansana Conté en Guinée. Moussa Dadis aussi a pris le 28 décembre 2008 personne ne peut contester cela. Le colonel Mamadi Doumbouya aussi a pris le pouvoir le 5 septembre 2021 et c’est à partir de là, la transition a débuté. C’est ça ils ne veulent pas dire. Le président doit savoir ces gens-là ne l’aident pas, ils suivent plutôt leurs intérêts. Si vous entendez cet avertissement tant mieux. Mais nous, nous voulons que vous entendiez. Le colonel Mamadi Doumbouya la souffrance a atteint son paroxysme en Guinée on vous informe de cela. Tous les Guinéens sont aujourd’hui au regret…>>
Selon nos informations, c’est à cause de ses propos et d’autres de même nature, que le Secrétariat général des affaires religieuses aurait été amené à agir. Ainsi, Elhadj Karamo Diawara a décidé de radier son coreligionnaire imam et prêcheur, de ses fonctions.
Pendant ce temps, les manifestations civiques et politiques demeurent toujours interdites et plusieurs journalistes sont suspendus dans l’exercice de leur métier pour diverses raisons par la Haute Autorité de la Communication.
Par ailleurs, il y a quelques jours, un groupe de jeunes manifestants a été amené à signer un engagement devant le procureur, de ne plus organiser ou participer à une quelconque manifestation de revendication sur la place publique dans la ville de N‘zérékoré. Comme pour dire que le respect des droits de l’homme est foulé au sol jusqu’à la fin de la Transition du CNRD du Colonel Mamadi Doumbouya.
La Rédaction