Présent à Kankan au compte de l’immersion gouvernementale, le ministre des infrastructures et du transport Yaya Sow s’est prononcé ce dimanche 29 mai 2022 sur l’état des infrastructures routières en Guinée, depuis la prise du pouvoir par le CNRD. Au cours de cet entretien qu’il a accordé à notre correspondant basé dans la région, le ministre a fait plusieurs révélations notamment la disparition d’environ 60 millions d’euro qui aurait été décaissés par des tenants du régime d’Alpha CONDE pour la construction de la route Kankan-Kissidougou.
D’entrée de jeu, le ministre a d’abord tenté de prouver que des efforts sont en train d’être fait par le CNRD dans le sens de l’amélioration des conditions de vie des citoyens : « nous ne voulons pas jeter des fleurs sur nous. J’ai toujours donné des exemples palpables. Par exemple, pour aller de Conakry à Kindia, il fallait six heures de temps, maintenant, il faut 2 heures. De Conakry à Mamou, il fallait 10 à 12 heures, maintenant, on fait 5 heures. Donc, voilà la réalité. On cherche à améliorer les choses. Le colonel DOUMBOUYA dans l’esprit de la refondation, de la rectification institutionnelle, il cherche à améliorer les choses, à poser les fondements et les bases de lutte contre la pauvreté, contre l’indulgence, contre l’exclusion de façon à rassembler les Guinéens au tour d’un même idéal. De façon à aller ensemble et regarder dans la même direction. Je dois dire que le CNRD est arrivé au pouvoir dans un contexte de ressources rares. Où les caisses étaient vides. Donc il va falloir créer les conditions d’une émergence financières », affirme Yaya SOW.
Interrogé sur la raison de l’arrêt des travaux de la route Kankan-Kissidougou, le ministre Yaya SOW explique: « J’insiste et je persiste que des fonds ont été décaissés environ 60 millions d’Euro et il n’y a pas eu de travail sur la route Kankan-Kissidougou, il n’y a pas eu de route. L’argent a disparu et la route n’a pas été faite. »
Et pour parler de l’état d’avancement des travaux de construction des infrastructures routières en cours de réalisation dans la région de Kankan, notre interlocuteur poursuit :
« Sur le plan des infrastructures, nous sommes en train de réhabiliter la route sur fond propre. Kankan-Mandiana a redémarré. C’était bloqué à cause juste parce qu’on n’a pas payé la mission de contrôle. C’était un montant de 450.000 dollars. C’est grâce au colonel Mamady DOUMBOUYA, que nous avons réactivé le projet et nous avons mis la pression sur l’entreprise contractante.
Kankan-kerouané, c’est un projet qui a été confié à une entreprise Sud-africaine par le régime défunt. Nous avons trouvé les travaux bloqués à cause des impayés. Il a eu des efforts de la part du gouvernement et il y a eu un décaissement et les travaux ont repris, mais j’avoue que c’est trop lent. La route kerouané–Beyla figure dans un portefeuille de route de la Banque mondiale que nous cherchons à réactiver. Donc nous sommes sur tous ces chantiers, mais je dis encore dans un contexte de ressources rares. La construction des routes consomme beaucoup d’argent, un kilomètre de route, c’est entre 10 milliards et 15 milliards GNF », a fait savoir Yaya SOW, ministre des infrastructures et du transport.
Sékou Bourgeois CAMARA