Sheraton Grand Conakry, est le prestigieux et l’unique hôtel 5 étoiles du club Sheraton à avoir la distinction « Grand » en Afrique. Détenu par le géant Américain de l’hôtellerie Marriott International Marriott International et Starwood Hotels & Resorts, ce complexe ultra moderne a ouvert ses portes en novembre 2016 avec ses 269 chambres, 26 Suites et toute la gamme qui va avec. Depuis décembre 2021, l’hôtel a fermé ses portes aux clients pour des raisons de rénovation. Cette situation aboutie finalement au retrait du permis technique d’exploitation de ce merveilleux hôtel de la capitale guinéenne.
L’ouverture de Sheraton Grand Conakry, a fait de la Guinée la destination privilégiée de nombreux visiteurs des quatre coins du monde. Au fil des ans, l’hôtel avec son plan architectural et son design de haute qualité, était devenu l’endroit idéal de la classe bourgeoise et même de la moyenne de la capitale guinéenne.
Du haut de sa convoitise malgré les restrictions liées à la pandémie de Covid 19, l’hôtel a été brusquement fermé au public en décembre 2021. Le motif évoqué par l’administration est la rénovation des lieux. Préoccupé par cette situation, le ministère de tutelle a aussitôt rencontré les responsables de l’hôtel pour s’imprégner en détail des informations liées de cette fermeture afin d’apporter l’appui du gouvernement pour la réouverture rapide de l’édifice.
En tenant également compte de la dimension sociale de cet arrêt des services, les autorités du ministère de la culture, du tourisme, de l’hôtellerie et de l’artisanat, ont favorisé un dialogue entre le personnel employé et l’administration de l’hôtel. Au terme de plusieurs rencontres, il a été sollicité auprès du ministre de la santé et de l’hygiène publique, le déploiement d’une mission conjointe dans le but de procéder à l ‘état des lieux des installations et des conditions de santé sécurité.
La mission conjointe déléguée à cet effet, a produit un rapport qui a mis en exergue le mauvais état de l’hôtel avec des éléments probants. D’où la fermeture assez brutale de l’hôtel avec à la clé le déplacement des clients vers d’autres structures hôtelières de la place. Ainsi, les autorités décident de procéder au retrait du permis technique d’exploitation de l’hôtel.
Pourquoi en est-on arrivé à ce stade ?
En effet, selon les dispositions du contrat de gestion signé en novembre 2013, la société Starwood-Marriott est la seule entité en charge de l’exploitation et de la gestion quotidienne de l’installation de l’hôtel en lieu et place des propriétaires du site. L’article 2 en ces points 2.4.1 et 2.17 stipulent ce qui suit : « STARWOOD supervisera, dirigera et contrôlera tous les travaux d’entretien et de réparation jugés nécessaires ou conseillés par STARWOOD elle même pour maintenir l’hôtel en bon état de fonctionnement et en conformité avec les normes et les lois de l’hôtel. Les frais d’entretien et de réparation seront prélevés sur le compte d’exploitation ».
Suivant : « le propriétaire et ses représentants ne doivent pas interférer dans le fonctionnement de l’hôtel ou les droits des sociétés STARWOOD en vertu des contrats hôteliers, sauf autorisation contraire que se soit en (i) donnant des directives ou des instructions à tout personnel de l’hôtel qui est contraire aux recommandations, conseils ou instructions de STARWOOD, (ii) refus d’accorder, retirer ou résilier toute procuration ou autre autorisation pour le personnel de l’hôtel ou (iii) agir autrement où refuser d’agir d’une manière qui interfère, entrave ou empêche la capacité de STARWOOD à superviser, diriger et contrôler le fonctionnement de l’hôtel conformément aux contrats hôteliers. Nonobstant toute disposition contraire dans le présent contrat, STARWOOD sera dégagée de son obligation de superviser, diriger et contrôler le fonctionnement de l’hôtel conformément au présent contrat dans la mesure où STARWOOD est empêchée ou restreinte de faire en raison d’une telle ingérence ».
A la lumière de ces dispositions contractuelles, peut-on alors parler d’abus de confiance ?
En tout cas, au regard des articles susmentionnés, tout porte à croire que le groupe Marriott International a failli à ses obligations, celles de maintenir en bon état cet établissement cinq étoiles, l’un des premiers de la sous-région.
Pour rappel, ce n’est pas première fois que le groupe MARRIOTT est confronté à ce genre de réalité. Au mali, un cas similaire avait précipité son départ de ce pays alors qu’il est dans une dynamique de conquête de l’Afrique.
Affaire à suivre…
La Rédaction