Les travailleurs de la société de gestion et d’exploitation de l’aéroport de Conakry (Sogeac) de l’aéroport international Conakry-Gbessia, ont déclenché une grève illimitée ce vendredi, 29 octobre 2021. Ils réclament entre autres l’amélioration des conditions de vie, l’augmentation salariale, la mise en place d’un nouveau bureau de syndicats.
Ce sont les travailleurs des sociétés Ama, Getma Guinée et SAT qui ont boudé leur service ce matin. Dans les rues, les grévistes exigent le payement obligatoire des arriérés de deux ans.
« Ça fait deux ans que nous n’avons pas notre salaire. On aurait pu comprendre en premier temps, mais le reste du temps ce n’est pas possible. Car tous les vols qui viennent payent leurs factures. Donc il n’y a pas de raison que nous ne puissions pas bénéficier de nos primes et de notre salaire normalement, même la prime de risque pendant le covid nous ne l’avons pas eu. Nos amis qui ont été malades de covid n’ont pas reçu leur prime d’assiduité. Ceux qui ont eu des accidents de travail ont été pris en compte pendant un temps puis ont été abandonnés à leur charge », explique Aicha Camara.
Selon les employés de la Sogeac, la société a procédé à la suppression de la plusieurs avantages sous prétexte de la venue du Covid-19.
« Depuis l’arrivée de cette maladie, il y a eu assez d’avantages supprimés, notamment les prises en charge médicale et beaucoup de primes ont sauté. Ce n’est que dernièrement que certaines sont revenues. Les conditions de travail ne sont pas du tout pas favorables. Dernièrement, nous avons entendu de sources pas trop sûres que le moyen payé est à 8 millions. Et ce que nous gagnons est en deçà. Ceux qui sont censés nous défendre, leur mandat est expiré. Ça veut dire qu’actuellement nous n’avons pas de syndicats représentatifs », renchéri Sidibe, gréviste.
Parlant des conditions de travail, les grévistes révèlent un mauvais traitement de leurs employés et des menaces de licenciement en cas de manifestation.
« Quand il y a un poste vacant à l’aéroport, on ne fait jamais un recrutement interne. On voit des gens parachutés qui sont là. Deuxièmement, nous n’avons aucune assurance, nous nous prenons en charge, nous des horaires insoutenables. Il y a d’autres qui travaillent de 10h à 20h. Et quand vous faites une erreur dans ça, on vous sanctionne. À chaque fois que nous décidons de manifester, ils nous menaçaient de licenciement », ajoute Aicha Camara.
Le syndicat qui doit affronter les autorités de la société est expiré depuis plus d’un an. Et toutes les initiatives entreprises pour mettre un nouveau bureau du syndicat sont piétinées par les responsables, dit-on.
Dans un mémorandum adressé aux nouvelles autorités, les travailleurs des sociétés Ama, Getma Guinée et Sat ont exigé le départ de leurs autorités, puis ont souhaité l’implication du CNRD pour le respect de leur droit.
« On souhaiterait que le ministre vienne dans cet aéroport pour voir si les outils que nous utilisons répondent aux normes ou pas. On a besoin d’audit, pas d’audit interne, parce que celui qui est là est le jeune frère du directeur des ressources humaines».
Mariam Kanté