Nous sommes au lycée Wassou de Kindia, le plus ancien des lycées de la Basse Côte. Construit depuis 1955, l’actuel lycée 28 septembre de Kindia se trouve de nos jours dans un état de délabrement inquiétant. Triste image d’un établissement qui n’honore plus son glorieux passé au grand regret de ses élèves et de ses encadreurs. Le lycée Wassou meurt à petit feu à cause de l’indifférence des autorités.
L’école qui a formé plusieurs cadres de la République de Guinée ressemble aujourd’hui à un bâtiment abandonné de plusieurs années. Malgré sa situation, Wassou accueille encore plus de 1000 élèves.
Le lycée n’est ni clôturé et ses murs sont désormais fissurés. Au-dessus, des têtes se tiennent à peine des toits qui lâchent sous le poids de la vieillesse et des intempéries. Le bureau du proviseur, par exemple c’est les blocs de cailloux qui remplacent desormais les pointes.
Le soubassement ressemble maintenant à une natte étalée juste par terre, la preuve d’une désagrégation persistante qui s’étend à la plupart des endroits. Le bâtiment peut donc s’effondrer à tout moment. Nous ne souhaitons pas, mais imaginer les conséquences de cet éventuel incident, car l’enceinte grouille de vie toute la semaine.
Certains bâtiments n’ont ni portes, ni fenêtres, une aubaine pour certaines personnes sans scrupule de satisfaire leur besoin sexuel. Des accros à la drogue peuvent y venir aussi pour prendre de stupéfiants tard la nuit.
A l’intérieur de certains bâtiments, les carreaux et le béton ont cédé la place à la poussière dans laquelle baignent des objets de tout genre, du plastique au papier. Les table-bancs sont dans un état de vétusté avancé. Les latrines sont carrément inutilisables.
C’est alors qu’il est temps de sauver ce lycée avant que le pire n’arrive, car les infrastructures de certains bâtiments ne sont plus solides.
Lycée Wassou, établissement historique de l’éducation nationale, s’approche tous les jours davantage d’une éventuelle destruction sous le regard impuissant de ce millier d’apprenants qui étudient au voisinage d’un danger aussi manifeste que réel.
Moussa KEITA