Le collectif dénommé « les sages N‘kophones » s’est prononcé sur l’affaire Nanfo, qui défraie la chronique, particulièrement l’officialisation de la prière en langue du terroir maninka. Dans une déclaration rendue publique, hier dimanche, ces enseignants de l’écriture N‘ko ont apporté des contradictions pour éclairer la lanterne dans le débat.
Depuis le rebondissement du dossier de Nanfo, une bonne partie de l’opinion estime que tous les N‘kophones officient la prière dans la langue maninka. Or, ce n’est qu’une infime partie des gens qui suit cette pratique, précise le collectif.
«Nous avons fait cette déclaration dans le cadre de prouver à l’opinion nationale et internationale que les gens qui font croire que tous les n’kophones prient en maninka est faux. C’est un groupuscule de personnes qui utilisent le n’ko, qui ont commencé à prier en maninka ou en n’ko. Nous qui sommes-là, bien qu’on étudie le n’ko, nous suivons la tradition et les rites du prophète Mohammed paix et salut sur lui. Il s’agit de prier en arabe, faire des activités comme ce dernier l’ont fait. Donc, il faut éclairer la lanterne des choses », recadre Karim Kourouma, Directeur de la bibliothèque de l’Université de Kankan.
À l’image de la centaine des œuvres écrites et transcrites par l’inventeur du N‘ko, l’objectif de la transcription du Coran en maninka était non seulement de lutter contre l’ignorance, mais aussi promouvoir la religion musulmane dans l’espace manding. Cependant, faire la prière dans la langue maninka en lieu et place de l’arabe est une innovation qui n’engage point le N‘ko, précise ce responsable du collectif.
«Le n’ko n’est en aucun cas une religion. Et il n’est indiqué nulle part, par son fondateur Kanté Solomana qu’on pouvait diriger la prière en n’ko. Aucun prophète n’a été délégué pour le n’ko », a-t-il recadré.
Aujourd’hui, le N‘ko et ses structures subissent des répercussions de l’affaire Nanfo. Tant à Conakry, qu’à l’intérieur du pays, plusieurs centres d’apprentissage du N’ko enregistrent un retrait massif des apprenants, qui estiment que le N’ko se dirige désormais vers la perdition.
Mariam KANTE