S’il y a un secteur qui subit lourdement l’impact de crise du Covid 19, c’est bel et bien le monde de la culture. Concert, boite de nuit, plage, cinéma, prestation artistique et scénique, tous ont été fermés. Pourtant, sur le terrain, le constat est tout autre. La campagne électorale avec les élections s’est déroulées en période du Coronavirus, les manifestations politiques également, sans parler les différents forums qui ont même accueillis des étrangers. Le comble, c’était ce dimanche où le stade du 28 septembre a accueilli plein de monde lors du derby Guinéen entre l’ASK et HOROYA.
Les mesures barrières sont foulées au sol. Il y a quelques jours, se tenait à Conakry aussi, l’événement, 72H du livre. Si quelques précautions étaient prises, les salles étaient tout de même achit-combles. Et comme par paradoxe, les concerts et autres événements culturels sont interdits avec pour motif le coronavirus.
« Nous voulons reprendre nos activités. Si les stades peuvent accueillir du public, ce n’est pas impossible que les salles de spectacles et les autres espaces ouverts n’arrivent pas à accueillir les spectateurs sans compter les marchés qui sont bondés de monde, les transports en commun qui sont bondés de monde, les tricycles. Pourquoi pas nous ? » Se plaint Aly Bongo LENO Journaliste, Acteur culturel.
Le président Fédération des entreprises culturelles et économiques de Guinée se réjouit de constater que plusieurs évènements se déroulent en période COVID. Pour lui, cela prouve à suffisance qu’il est possible d’organiser des spectacles en Guinée dans le strict respect des mesures barrières.
« C’est une réelle opportunité. C’est une preuve éloquente qui démontre qu’il est possible d’organiser des événements avec du public, donc d’organiser des spectacles », rassure IBRAHIM C PRESIDENT FECEG.
La FECEG estime avoir entamer une série de rencontre, où ils ont déjà été reçu par la ministre de la culture dans le cadre du plaidoyer pour la reprise des activités culturelles.
« Nous avons déjà rencontré la ministre de la Culture et le mercredi, nous devons recevoir l’union nationale des artistes et musiciens. Nous allons rencontrer également le bureau provisoire de la musique urbaine, et nous allons enfin rencontrer l’association des journalistes culturels de Guinée pour qu’on puisse se donner des idées et voir les démarches que nous allons faire pour obtenir l’autorisation à nouveau des spectacles dans notre pays », affirme IBRAHIM C PRESIDENT FECEG.
Pendant ce temps, les artistes et autres acteurs de la culture survivent du mieux qu’ils peuvent.
« On vit très mal, rien ne fonctionne, on ne travaille pas. Il y ‘ a des artistes qui broient du noir en ce moment, d’autres sont endettés. Certains ont commencé même à vendre certains appareils électroménagers chez eux pour pouvoir survivre. Il n’y a pas d’activités, il n’y a aucune subvention qui suit, donc c’est difficile. Les droits d’auteur ne sont pas encore payés pour que les ayants droits puissent toucher quelques choses. La fête arrive, ils vont assurer les charges comment ? » Se lamente Aly Bongo LENO Journaliste, Acteur culturel.
Si les opérateurs culturels crient à l’injustice, ce lundi, le Gouvernement annonce l’interdiction des prières nocturnes durant les 10 derniers jours du mois de Ramadan. Une interdiction qui risque de soulever beaucoup d’inquiétude de la part des fidèles musulmans.
Alseny BARRY