L’association des victimes du camp Boiro, était face à la presse ce vendredi pour animer une conférence. Deux thématiques ont été abordées. C’est en prélude à la commémoration du 50ème anniversaire des pendaisons du 25 janvier 1971. Devant les hommes de médias, les membres de cette association qui sont toujours en quête de justice, ont fait l’historique des crimes et exactions commis sous le premier régime.
Les purges qui ont décimé l’élite Guinéenne de 1960 à 1980 et l’illégalité du tribunal populaire révolutionnaire. Ce sont ces deux thèmes qui ont été abordés au cours de la conférence de l’association des victimes du camp Boiro. Prenant la parole pour camper la situation, Abdoulaye Conté est d’abord revenu sur l’historique des différents complots qui ont amené le régime révolutionnaire à exécuter plusieurs Guinéens.
« Le premier complot intervient en 1960 c’était le complot appelé, le complot des intellectuels. Donc le deuxième complot c’est celui de 1961 qui était appelé celui des enseignants. Le troisième complot est celui appelé petit Touré. De 1970 en 1980 les vraies purges les plus violentes et haineuses se mettent en place. »
Selon ce membre de l’association des victimes du camp Boiro, l’agression portugaise a été une occasion qui a permis au régime de Sekou Touré d’exterminer tous ses adversaires de 1953 à 1970, ce malgré les conclusions de l’enquête du ministre Alhassane Diop qui ont nié toute implication interne dans l’agression de 1970.
« Mais le président Ahmed Sékou Touré a dit non, il a confié les enquêtes à Ismaël Touré. On voulait absolument l’élite guinéenne donc c’est ainsi que la machine s’est mise en place et on a commencé les arrestations. Tous ceux qui étaient arrêtés, ont été immédiatement conduits au camp Boiro et ils étaient mis dans les diètes noires, vous avez une semaine deux semaines vous ne mangez pas et vous ne buvez pas, ça c’est le premier traitement. Le deuxième traitement c’est les tortures »
D’après l’ancien ministre Boubacar Barry, environ 80 personnes dont 3 anciens ministres ont été pendues à travers le pays.
« Ce qu’il faut savoir, dans le code pénal qui a servi à faire ces condamnations, les pendaisons n’existent pas dans les peines en Guinée, ça n’existe pas. On peut peut-être tuer par fusillade ou bien par enfermement. Mais malgré ça, on a commencé par exécuter les gens illégalement et même pas par des sanctions qui sont prévues par la loi ».
C’est donc les raisons qui motivent cette association, le bien fondé de la deuxième thématique de leur conférence. Une thématique qui révèle qu’aucun des condamnés à mort par l’assemblée nationale qui servait de tribunal révolutionnaire, n’a bénéficié d’assistance de quelque nature que ce soit pour tenter de prouver son innocence.
La rédaction