Depuis la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 18 octobre dernier, plusieurs acteurs de l’opposition ont été mis aux arrêts par les forces de sécurité. Aujourd’hui, de nombreux autres sont encore dans les collimateurs des agents de sécurité. C’est du moins l’avis d’Imrana Diallo, militant du MoDeL et membre du FNDC.
La traque contre les opposants au pouvoir en place se poursuit. Un nombre important d’entre eux se trouvent en ce moment dans les geôles du pays. Selon cet activiste, il est victime d’un acharnement à cause de son appartenance politique. Ce militant du MoDeL affirme même avoir échappé de justesse à ce qu’il qualifie de kidnapping ce mercredi 02 décembre : « j’ai échappé à un enlèvement ce matin. Depuis le 23 novembre je ne suis pas chez moi. Car ce jour-là aussi, j’ai échappé à un kidnapping. Depuis, j’ai été obligé de quitter la maison », dit-il.
Pour lui, ces ennuis sont partis de la publication, sur les réseaux sociaux, de l’image d’un véhicule calciné. L’affaire remonte au lendemain du scrutin du 18 octobre passé. Depuis, sa liberté a été mise en danger. «Après l’élection présidentielle, j’étais de passage quelque part et j’ai pris et publié la photo d’une voiture calcinée. Quelques jours après la publication, quelqu’un dont j’ignore l’identité m’a appelé pour me dire que je suis recherché par la police à cause d’une de mes publications sur Twitter et Facebook. L’intéressé m’avait conseillé de faire attention dans mes déplacements », explique Imrana Diallo.
Depuis lors, l’activiste dit être traqué de tout côté. « Des personnes en civile venaient dans mon quartier pour demander après moi en prétextant que nous avions un programme ensemble. Malheureusement pour eux, les gens m’alertent à chaque fois. Le 23 novembre dernier par exemple, deux pick-up de la police sillonnaient le quartier et je les voyais passer devant ma porte. A plusieurs reprises, ils sont venus garer devant ma cour et certains des leurs sont même rentrés à l’intérieur pour demander de mes nouvelles. C’est en ce moment que j’ai escaladé la cour de l’autre côté pour sauver ma tête », a-t-il indiqué.
Moussa KEITA