L’association des parents, amis et victimes (AVIPA) du 28 septembre 2009 ont commémoré ce lundi 28 septembre 2020, le 11ème anniversaire des massacres du stade dudit nom. Au cours de la célébration, les membres de l’AVIPA ont réitéré leur réclamation pour l’obtention d’une justice, et éprouvent des inquiétudes quant à la tenue du procès.
La célébration de ce nouvel anniversaire a connu la présence des experts des organisations notionales et internationales en charge du dossier. Prenant la parole à cet effet, la présidente de l’Avipa a manifesté des inquiétudes comme l’extension des locaux devant abriter le procès et la comparution du capitaines Moussa Dadis CAMARA, chef de la junte d’alors.
« Le nouveau ministre de la Justice, garde des Sceaux, à sa prise de fonction, a pris soin de diffuser la liste des magistrats choisis pour conduire le procès. Contrairement à son prédécesseur qui avait annoncé la date de juin 2020 pour l’ouverture du procès, il a formellement déclaré que l’organisation du procès incombe aux magistrats et que l’Etat est prêt à tout mettre en œuvre pour leur donner les moyens d’organiser ce procès. Il ajoute que si cela ne dépendait que de lui, les locaux actuels pourraient valablement abriter le procès. Vu le contexte politique actuel, nous nous inquiétons des conséquences liées aux risques d’une crise politique qui se profile à l’horizon car cela pourrait affecter la sécurité des victimes, de leurs proches, des témoins et des avocats. L’attaque perpétrée contre nos locaux pendant le double scrutin référendaire et législatif du 22 mars 2020 est la parfaite illustration de ces risques sécuritaires.
Nous nous inquiétons aussi pour le cas Dadis. Jusqu’à preuve du contraire, la comparution du capitaine Dadis CAMARA constitue une condition nécessaire et suffisante pour un procès crédible et juste. Les victimes sont cependant préoccupées par les risques d’instrumentalisation politique de ce procès en vue de bénéficier des faveurs d’un électorat pro-Dadis au détriment d’une justice équitable», affirme Asmou Diallo, présidente de l’AVIPA.
Après onze ans des massacres qui ont coûté la vie à 157 personnes et enregistré des crimes odieux contre l’humanité, les victimes continuent de réclamer justice en usant de tous les moyens légaux nécessaires pour la tenue du procès et leur indemnisation.
Mariam KANTE