Les populations des régions de la haute et de la moyenne Guinée, bénéficient d’un nouveau projet dans le domaine de la pisciculture. Ce projet qui vise à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle par le développement de la pisciculture, a été initié par le ministère des pêches, de l’aquaculture et de l’économie maritime à travers la l’Agence Nationale de l’Aquaculture de Guinée (ANAG). Il est financé à hauteur de trois millions cent trente-cinq mille dollars US (3.135.725$) par la fédération de la Russie et le Japon avec le concours du PNUD pour une durée de trois (3) ans.
Ce projet intitulé : « Projet d’Appui au Développement de l’Aquaculture en Haute et Moyenne Guinée », a été lancé en ce jeudi 28 mai par le gouvernement et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) par visioconférence avec la participation de l’ensemble des partenaires impliqués dans la mise en œuvre. Il s’agit notamment des autorités administratives, les membres du Comité de Pilotage, les représentants des institutions techniques et financières, la société civile et le secteur privé.
« Je constate avec satisfaction que l’ampleur importante de la coopération avec le PNUD en fasse le principal partenaire de la Russie dans l’assistance au développement de la République de Guinée parmi les organisations de la famille des Nations Unies. Le Projet d’Appui au Développement de l’Aquaculture en Haute et Moyenne Guinée est actuellement l’exemple frappant de cette coopération » a indiqué l’Ambassadeur de la Fédération de la Russie S.E.M. Vadim RAZUMOVSKIY.
Selon le contenu du projet, 35 sites piscicoles vont être aménagés dans les milieux ruraux des deux régions concernées pour contribuer à accroitre la disponibilité du poisson sur les marchés locaux.
« Le projet est la réponse à une situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle remarquable dans les zones rurales de la Guinée composées de plus de 75% de la population, surtout chez les femmes et les enfants. Et ce, malgré un potentiel aquacole important », a rappelé Sophiane SANKHON, Secrétaire Général du Ministère des Pêches de l’Aquaculture et de l’Economie Maritime.
Ce projet vise aussi à diversifier et augmenter les sources de revenus des femmes et créer des emplois dans les zones concernées. Il s’aligne sur les priorités nationales en matière de lutte contre la pauvreté, l’insécurité alimentaire et la vulnérabilité. Ce qui selon le PNUD, contribue directement aux objectifs de développement durable notamment ‘’Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde (ODD1), Éliminer la faim et assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle (ODD2) et Réaliser l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et filles (ODD5)’’.
« La mise en œuvre du projet est d’une importance sans précédent et répondra aux besoins réels des communautés y compris les groupes les plus vulnérables, en particulier les femmes et les jeunes, à travers la résilience et l’adaptation aux changements climatiques et la promotion de l’économie bleue et de ses potentialités pour la Guinée », a expliqué Luc-Joel GREGOIRE, représentant Résident du PNUD en Guinée.
Le poisson fournit 40% des protéines animales consommées en Guinée alors même que les captures marines connaissent une baisse considérable et que leur rôle dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population va décroître dans les années à venir, compte tenu de la croissance démographique. De même, en raison de la dégradation environnementale, la pêche continentale est de moins en moins fructueuse.
Au regard de la situation des captures de pêches maritime et fluviale en baisse d’une part et des données sur la croissance démographique des décennies prochaines d’autre part, il est important de se pencher sur le développement de la pisciculture, si on veut effectivement contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le pays.
Moussa KEITA