Des manifestations contre le délestage du courant ont entrainé la mort d’une personne dans la banlieue de la ville industrielle de Kamsar. Ces manifestations ont commencé depuis plus de deux mois, dans localités de Filima et la banlieue de Kamsar à cause l’obscurité dont les populations sont plongées. Les jeunes, ne pouvant plus supporter ont battu le pavé ce mardi 12 mai 2020.
D’après les explications de notre répondant, les événements remontent depuis plusieurs mois. Et ils résultent de la panne des transformateurs électriques et l’indifférence de la Compagnie de Bauxite de Guinée (CBG), qui assure la distribution du courant électrique. D’où la révolte des jeunes qui a abouti à la mort d’un des leurs.
«Il y a de cela deux semaines la banlieue n’a pas de courant. Et deux mois vingt-quatre jours Filima n’a pas de courant. Il y a trois transformateurs qui sont en panne et ç’a trop perdure. Et la CBG qui est en charge de la centrale ne communique pas du tout. Donc les jeunes ont trop patienté et finalement ils n’ont pas eu une suite favorable. Il y a eu des échauffourées toute la nuit d’hier et depuis les jeunes règnent en maître. Et les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles sur un manifestant qui a automatiquement rendu l’âme», nous a expliqué le président de la jeunesse de Sangaredi.
Poursuivant, Aboubacar Demba Camara affirme avoir saisi les autorités administratives, qui par manque de moyens, ont à leur tour adressé un courrier à la CBG. Mais dit-il, la CBG a banalisé l’affaire. Et pour l’heure l’atmosphère n’est pas de bonne augure, nous mentionne notre répondant.
«La commune a jugé nécessaire de chercher quelqu’un de gérer la centrale. Mais la CBG (compagnie de bauxite de Guinée ndlr) a dit que si quelqu’un doit prendre la centrale, qu’elle s’en débarrassera définitivement. Bref ça n’a pas marché, et les enfants ont commencé par incendier le domicile du maire le samedi, et hier nuit, ils ont attaqué les rails et les routes. À l’heure où je vous parle, les jeunes sont en train de déballonner les rails. Et ils ont incendié les appareils se trouvant au quartier Lansana Camara», nous a détaillés Aboubacar Demba Camara, joint au téléphone par notre rédaction.
Mariam KANTE