A l’instar des autres pays du monde, le COVID-19 est une maladie qui a mis à l’épreuve les systèmes politique, économique, sanitaire et éducatif etc. des pays de l’Afrique l’Ouest déjà fragilisés par leur surendettement.
En attendant de trouver des remèdes par la biomédecine, les systèmes éducatifs sont dangereusement affectés par la crise. Selon l’UNESCO (mars, 2020), la crise toucherait de nos jours près de 363 millions d’apprenants dont 57,8 millions d’étudiants du supérieur. Si des mesures urgentes ne sont pas prises, si nous ne changeons pas de paradigme éducatif en intégrant dans notre système, les nouvelles technologies de l’information et de la communication comme c’est le cas dans certains pays à travers le monde, beaucoup de systèmes éducatifs feront face à une année blanche.
Soucieux de cet état de fait, le Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation (MENA) envisage la reprise des cours le 27 avril prochain. Quant à l’enseignement professionnel et celui supérieur, l’heure est aux hésitations. Aux termes de nos entretiens auprès de certains acteurs, ces doutes reposeraient sur le fait que la plupart des enseignants ne sont pas encore smart ou que le projet serait irréalisable à cause de l’accessibilité de l’internet pour une frange importante d’étudiants. Paradoxalement, ceux qui y ont accès privilégient l’usage des réseaux sociaux plutôt que de se connecter sur les plateformes présentant des contenus pédagogiques. Nonobstant, depuis quelques jours des initiatives sont ont été prises et le ton a été donné, en tout cas dans le contexte de Corona virus, par l’Ecole Doctorale des Sciences Humaines et Sociales de l’Université Générale Lansana Conté de Sonfonia à travers des cours par visioconférence organisés afin d’éviter aux étudiants de perdre inutilement du temps, rien d’ailleurs de plus trivial que ça.
C’est dans ce cadre, le 20 avril 2020 que Dr Mamadou Gando Barry, Directeur de l’Ecole Doctoral Sciences Humaines et Sociales de l’Université de Sonfonia a d’abord dans un courriel instruit tous ses doctorants à télécharger l’application de visioconférence zoom, puis programmé la date d’essai tout en indiquant le lien, l’identifiant et le mot de passe.
Ces conditions remplies par l’étudiant le permettent d’accéder à la séance de cours sans difficulté. La conférence est interactive entre conférencier et étudiants comme s’ils étaient dans une séance en présentiel. L’écran de l’animateur partagé, permet à tous les étudiants de visualiser le support sous forme de présentation : Power Point, Word, Excel, Vidéo, Image etc.
Le système est très efficace et nécessite d’être intégré à notre système d’enseignement avec ou sans crise sanitaire. Et pour ça, la volonté politique et l’utilisation efficace des ressources humaines suffisent pour être au pas des nations technologiquement avancées.
TOUNKARA Mamoudou Mariam
Sociologue, doctorant en Sciences Humaines et Sociales