L’une des préventions contre la pandémie du Coronavirus est le lavage régulier des mains avec du chlore et du savon. En Guinée, ce kit est composé d’un seau et d’un robinet en plastique, du chlore et du savon. Mais depuis une forte propagation de la pandémie dans le pays, ces équipements font de la convoitise et leur prix connaît une flambée.
Partout dans les marchés, les citoyens de Conakry tentent de se munir de ce kit. Mais beaucoup ne parviennent pas s’en offrir à cause des prix qu’ils jugent « chers ». Au marché Matoto par exemple, le seau et son robinet se discutent entre 45 et 65 mille francs guinéens.
Mamadou Saliou Sow négocie un seau et du chlore. Cependant, il est obligé de revenir, par ce que : « la somme que je possède ne peut pas avoir un kit entier», apparemment, les réalités sont pareilles dans tous les marchés. « C’est le même prix qu’on m’a dit le matin au marché Entag. À gbessia, c’est pire», a renchérit notre interlocuteur d’un air surpris.
Du côté des vendeuses, l’augmentation ne se trouve pas à leur niveau. Car disent-elles, les prix ne font que se hisser du jour au lendemain chez les « grossistes « . Hadja Tady Nabe revient du grand marché de Madina avec peu de marchandises.
«Je reviens de Madina. Je n’ai pas pu avoir la quantité voulue. Mon argent était insuffisant parce que le prix a monté. Aujourd’hui on prend un seau de 10 litres à 25 mille et et le robinet à 20mille l’unité. Donc 45 mille pour un kit de 10 litres. Le seau de 15 litres et le robinet sont à 65 mille l’unité. Avant l’arrivée de la maladie, on achetait ces robinets à 10 mille l’unité et le seau à 15 mille. C’est pourquoi nous sommes obligées de revendre le petit sceau à 55 mille et le grand à 75 mille», nous-t-elle témoigné.
Salématou Bangoura revend du chlore. Elle confirme la cherté des marchandises et la rareté de la clientèle, puis demande la clémence des autorités.
«Je viens de payer la douzaine du sceau à 450 mille ce matin, au lieu de 230 ou 240 mille. Les protèges se vendaient à 5 mille l’unité et 200 mille le carton. Mais ce matin, le carton est à 400 mille, soit l’unité à 10 mille. Idem pour les flacons d’eau de javel, ils ont augmenté 40 mille sur le prix du carton. Le kg des grains d’eau de javel est aujourd’hui à 35 mille au lieu de 20 ou 25 mille francs guinéens. Les prix sont énormément exorbitants, mais que faire ? À chaque instant, les clients ne font que demander mais ils ne parviennent pas à acheter à cause du prix. Seul l’Etat qui pourra nous aider, car nous ne pouvons pas rester les bras croisées avec les enfants en notre charge», a renchéri la vendeuse.
À l’image des échos du grand marché de Matoto, de nombreux marchés de la capitale guinéenne sont confrontés à ces mêmes réalités. Du côté des citoyens, le public inculpe l’Etat de son incapacité à stabiliser le prix de vente. Quant aux vendeurs, ils sont reprochés de leur manque de compassion à chaque forte épidémie, comme la période du virus Ebola en 2014 et en cette période de crise sanitaire que traverse le pays.
Mariam KANTE